(BFI) – La localité de Dibamba, dans la Sanaga maritime va abriter le tout nouveau complexe segmenté en une raffinerie et une savonnerie. Son promoteur Nassourou Alhadji Issa vient d’investir 15 milliards Fcfa pour une production d’environ 100.000 tonnes d’huiles végétales et environ 70.000 tonnes de savon.
Lancés en fin 2020, les travaux de la Société de raffinage du Cameroun (Sorac S.A) ont atteint leur dernière ligne droite. Après la signature le 4 février 2022, d’une convention avec l’Agence de promotion des investissements (API), et la finalisation de l’étude d’impact environnementale le 21 avril 2022, les travaux de construction du nouveau complexe industriel affichent, d’après les responsables du chantier, un taux de réalisation de 70%: «les travaux de génie civil, le gros oeuvre, les magasins et autres infrastructures sont pratiquement terminés, les 30% de travaux restants seront consacrés au parachèvement du complexe», d’après des informations recueillies par les reporters du journal EcoMatin sur le site de la Dibamba.
Ces derniers annoncent la fin générale des travaux courant 2023, suivie immédiatement d’un lancement des activités : « Il s’agit également de rendre compétitif le secteur et abordable le prix de ce produit de consommation de masse », apprendra-t-on de bonnes sources. Doté de deux unités de production, le complexe Sorac S.A table sur une production de 300 tonnes d’huile raffinée par jour (environ 100.000 tonnes par an), et 200 tonnes de savon par jour (environ 70.000 tonnes par an). « La production camerounaise d’huile végétale est étroitement liée à celle d’huile de palme brute. Son déficit oscille entre 100.000 et 120.000 tonnes par an », apprend-t-on. D’après l’Asroc (Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun), le déficit structurel en huile végétale enregistré par le Cameroun est évalué à 130.000 tonnes, pour une production annuelle de 360.000 tonnes. La production de la Sorac S.A permettra ainsi d’accroître la production nationale en huile végétale, et réduire son déficit. Étendu sur une superficie de 5 hectares, le complexe Sorac S.A a nécessité un investissement d’environ 15 milliards de FCFA: «le projet vise la création de 300 emplois directs, et environ 1000 emplois indirects».
L’annonce de la prochaine ouverture de la Sorac intervient au moment où le secteur des oléagineux connaît un renchérissement des coûts de production, une hausse et une rareté des prix des produits. D’après le Gicam, l’huile de palme brute locale a connu un taux d’accroissement de prix de l’ordre de 10%. Ce taux est de 21% pour l’huile de palme brute importée. La valeur des cartons vides a également connu une hausse de 3% de son prix. Tout comme les préformes de 30 g (+30%) et la soude caustique (+71%). En dehors de ce taux moyen d’accroissement des coûts de ces matières premières, l’importation des produits des oléagineux subissent de plein fouet les conséquences de la flambée du fret (coût du produit, douanes, assurances), sur les routes maritimes: hausse de 250% sur les voies Europe-Afrique, et 400% sur la route maritime Asie-Afrique.
« Le Cameroun est confronté à une autosuffisance en huile végétale, et la demande en savon est de plus en plus forte. À travers cette nouvelle entreprise, le projet envisage combler ce déficit, et contribuer à l’atteinte des objectifs de développement fixés par le Snd 30», a conclu notre source. L’ambition du projet Sorac S.A est de s’étendre vers la production de la margarine et de la mayonnaise au Cameroun et en Afrique centrale indique le journal EcoMatin.