(BFI) – A l’initiative des sociétés de bourse Contacturer Capital et Horus Investment Capital, ainsi que du cabinet d’ingénierie juridique, fiscale et financière Akoa Mballa et Co., un colloque international sur la dette des pays de la Cemac est prévu les 10 et 11 avril prochains à Yaoundé sur le thème « Dette souveraine des États de la Cemac et opportunités de restructuration ».
Les Etats de la Cemac font face à des défis croissant en matière de gestion de leur dette souveraine. La crise économique mondiale, les fluctuations des prix des matières premières, ainsi que les crises sanitaires et sécuritaires ont accentués les pressions sur leurs finances publiques. Dans ce contexte, le colloque financier international se positionne somme une plateforme stratégique de réflexion sur les questions liées aux finances publiques des pays de la Cemac en général et particulièrement sur la gestion de la dette souveraine de ces Etats, afin d’explorer des opportunités innovantes de restructuration adaptées à la sous-région.
Pour Paul Onono, directeur de Contacturer Capital SA, le colloque de Yaoundé a pour objectif de « trouver des solutions innovantes, adaptées et calibrées à nos économies ». L’événement vise également à valoriser l’expertise locale et à créer des synergies de partage d’expériences, tant au niveau local qu’international. L’expert financier rappelle que les pays de la Cemac se sont lourdement endettés depuis 2011 et qu’aujourd’hui, il est « important de reprofiler cette dette pour redonner du souffle à nos économies ». Il ajoute qu’« à un moment donné, il est essentiel de faire le point sur l’endettement et de déterminer si le niveau et, plus encore, la qualité de la dette correspond aux objectifs que l’on se fixe, afin de faciliter la levée de financements pour les projets futurs ».
Le colloque visefavoriser la mise en œuvre d’une plateforme collaborative entre les différentes parties prenantes notamment les États membres, les sociétés de bourses, institutions financières internationales, les banques et l’ensemble du secteur privé pour construire des solutions durables et efficientes. L’événement devrait réunir des personnalités de haut rang dans le domaine de la finance dans la sous-région, notamment le ministre des Finances du Cameroun, le gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale, le représentant pays de la Banque africaine de développement (BAD), des responsables du Fonds monétaire international (FMI), ainsi que des dirigeants d’institutions bancaires et financières publiques et privées.
Les participants au colloque aborderont plusieurs thèmes retenus pour cet événement, à savoir : l’état des lieux de la dette souveraine dans la Cemac, les défis posés par cette dette, la structuration d’une transaction de financement applicable à la dette souveraine, ainsi que les mécanismes de restructuration de la dette souveraine dans la Cemac.
La dette souveraine est une dette émise ou garantie par un État ou par sa banque centrale, excluant ainsi les entreprises privées et les particuliers. Elle se compose principalement d’emprunts d’État, de bons du Trésor et d’obligations souveraines. Cette définition, largement adoptée par des institutions internationales telles que le FMI et la Banque mondiale, sert à évaluer la soutenabilité de la dette publique d’un pays.
On se souvient qu’en décembre 2024, le Cameroun avait accueilli un sommet d’urgence de la Cemac sur la fragilisation de la stabilité macro-économique due à une diminution des réserves de change. L’une des causes de cette fragilisation réside dans les tensions de trésorerie de certains États membres, qui peinent par conséquent à rembourser leurs dettes.
André Noir
