(BFI) – Quelques semaines après que l’Association des compagnies d’assurances du Cameroun (Asac) a décidé que la prise en charge des cas de coronavirus « relève de la prérogative exclusive de l’État » et non des assureurs, la Conférence interafricaine des marchés d’assurances (Cima) vient d’écrire aux directeurs généraux des sociétés d’assurance et de réassurance pour les inviter plutôt à « faire preuve de flexibilité ».
Dans cette lettre datée du 18 mai 2020, le secrétariat de la Cima, Issofa Nchare, rappelle que « les sinistres consécutifs à la maladie à coronavirus 2019 (Covid-19) ne devront faire l’objet d’aucune exclusion non prévue dans les contrats ». La Cima recommande un « traitement équitable et une protection des assurés » afin de « préserver les intérêts des assurés et bénéficiaires de contrats ».
Pour ce faire, la Cima demande de « mettre en place un dispositif opérationnel permettant le paiement diligent des sinistres, notamment à travers une dématérialisation des déclarations et des paiements ». Il est par ailleurs indiqué aux assureurs de « tenir un registre spécial des sinistres liés au coronavirus » et d’« assurer une communication claire et juste aux assurés et au public ». La Cima recommande en outre aux sociétés d’assurances de « maintenir une solvabilité et un niveau de trésorerie conformes à la réglementation » et « de différer la distribution de dividendes aux actionnaires ».
Pour l’instant, on ignore quelle suite l’Asac réservera-t-elle aux recommandations du gendarme du secteur en Afrique francophone. Dans une correspondance adressée le 22 avril 2020 à son homologue de l’Association des professionnels des établissements de crédit du Cameroun (Apeccam), Théophile Gérard Moulong avait indiqué que « la garantie décès, contenue aussi bien dans les contrats à collective des crédits que dans les contrats titulaires des comptes, n’est pas acquise pour les sinistres dus au Covid-19 ».