(BFI) – Une mobilisation d’ampleur de seize jours touchera tous les continents à partir du 25 novembre pour redonner la couleur à un sujet de grande actualité : les violences faites aux femmes. Chaque année, les statistiques sur cette question que nous ne détaillons pas ici sont épouvantables. Dans les foyers conjugaux, comme ailleurs sur les terrains des conflits armés, les femmes et les enfants sont la cible indiquée des violences de toutes sortes.
L’institution de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard de la femme n’a pas mis un terme à cette autre pandémie inextricable. Aux quatre coins du monde, le nombre de personnes déplacées par les guerres de conquête augmente, celui de celles qui sont exposées à la précarité ne baisse pas et, de toute évidence, la proportion des femmes prises dans cet engrenage est élevée. L’idée est de ne pas baisser les bras et de répéter le message de fermeté à l’égard des auteurs d’exactions orientées contre le genre.
A cette place même, le 9 octobre, nous prenions position sur la battue à ciel ouvert qui s’était déroulée dans la deuxième ville du Congo contre deux jeunes femmes accusées de vol de pièces d’étoffe dans un magasin. Une violence gratuite qui n’avait pas lieu d’être, disions-nous, d’autant plus que les intéressées étaient appréhendées sur le lieu de leur forfait. Au fond, cet écart de comportement du public révèle combien la société dans laquelle nous vivons est devenue imprévisible et que le moindre relâchement peut se traduire par une rupture d’équilibre préjudiciable au vivre-ensemble.
L’invite à revêtir le ruban orange entre le 25 novembre et le 10 décembre cette année est une façon pour la communauté internationale de rappeler à tous que la femme a des droits qu’il faut respecter, mais aussi qu’à l’instar de l’homme, elle a des devoirs vis-à-vis de la société. Plus significatif encore est le fait que la femme elle-même se porte désormais au-devant de la lutte pour le recouvrement de sa dignité. A travers diverses associations, elle démontre qu’elle a conscience de ce que sans son propre engagement, le profit qu’elle tirera de cette mobilisation ne sera pas à la hauteur de ses espérances.
De grâce, que la manifestation en soutien à la gent féminine consacre l’unité de la société qui nous accueille et ne se transforme pas en une bataille rangée contre la survie de celle-ci.