(BFI) – Royal Air Maroc (RAM) poursuit sa trajectoire de montée en puissance. À l’occasion d’une rencontre tenue récemment à Rabat avec des chefs d’entreprise brésiliens, Abdelhamid Addou, PDG de la compagnie nationale, a confirmé l’ouverture de discussions avec le constructeur aéronautique Embraer. L’objectif : intégrer des jets E2 de nouvelle génération à la flotte de RAM, qui exploite déjà quatre Embraer E-Jets de première génération
Ce développement s’inscrit dans la mise en œuvre du contrat-programme ambitieux signé en juillet 2023 entre la compagnie et l’État marocain. Ce plan stratégique vise à porter la flotte de RAM à 200 appareils à l’horizon 2037, contre une cinquantaine aujourd’hui. Une transformation en profondeur qui passera également par l’ouverture de nouvelles lignes, notamment vers l’Afrique subsaharienne et les Amériques, deux axes jugés prioritaires par la direction de RAM.
La compagnie ne mise pas uniquement sur Embraer. En juin dernier, plusieurs médias internationaux ont rapporté que RAM est sur le point de finaliser deux accords d’envergure avec les géants Boeing et Airbus. Le premier porterait sur l’achat de jusqu’à 50 Boeing 737 MAX destinés au réseau court et moyen-courrier, ainsi que de plusieurs 787 Dreamliners pour les liaisons long-courriers. Le second accord concernerait environ 20 Airbus A220, particulièrement adaptés aux routes à faible densité ou aux marchés en développement.
Ce vaste plan de modernisation s’inscrit dans un contexte particulièrement porteur. Le trafic passagers connaît une croissance soutenue au Maroc, portée par la reprise post-pandémie et la forte dynamique du tourisme. En 2024, le royaume a franchi un nouveau cap avec 17,4 millions de visiteurs internationaux, et ambitionne d’en accueillir 26 millions par an à l’horizon 2030. Un objectif qui placerait le pays parmi les 15 premières destinations touristiques mondiales.
Au-delà de son impact sur la connectivité du territoire, cette expansion vise également à renforcer le poids économique du secteur aérien et touristique. À ce jour, le tourisme contribue à hauteur de près de 7 % au produit intérieur brut national. Une proportion appelée à croître, notamment grâce à la création d’emplois directs et indirects, et à l’essor des services liés à l’aviation.
Avec ces projets, Royal Air Maroc confirme sa volonté de jouer dans la cour des grands. Une ambition à la hauteur des défis que le Maroc entend relever sur la scène économique et touristique internationale.