(BFI) – Selon une annonce officielle sur le site de Département d’État américain le 23 octobre 2025, Washington vient de retirer le Mali de la liste des pays concernés par son « programme pilote de caution de visa » mettant ainsi fin à l’obligation de verser une caution pour l’obtention d’un visa américain. Bamako avait instauré une mesure de réciprocité à l’encontre des ressortissants américains.
Ce programme, instauré pour les pays affichant un fort taux de dépassement de séjour, imposait aux demandeurs maliens de déposer une garantie de 5 000 à 15 000 dollars, remboursable uniquement après le retour dans leur pays.
L’annonce initiale avait suscité une vive réaction des autorités maliennes, qui avaient immédiatement instauré une mesure de réciprocité à l’encontre des voyageurs américains. Le retrait du Mali de la liste rend désormais cette disposition caduque.
Selon la dernière mise à jour du document officiel « Countries Subject to Visa Bonds », le Mali ne figure plus parmi les nations concernées, contrairement à d’autres pays africains tels que la Mauritanie, la Tanzanie, la Gambie, le Malawi et la Zambie.
Bras de fer remporté ?
Tout en « prenant acte » de l’exigence d’une caution, le ministère malien des Affaires étrangères et de la Coopération s’était d’abord étonné de voir le Mali dans la liste des pays concernés, affirmant avoir « toujours collaboré avec les États-Unis » dans la lutte contre l’immigration irrégulière, mais ceci « dans le respect du droit et de la dignité humaine ». Il avait ensuite considéré que le dépôt de garantie remboursable au retour de voyage portait « atteinte aux dispositions de l’accord relatif au visa de longue durée à entrées multiples ».
Face aux levées de boucliers diplomatiques, les États-Unis avaient tenté de rassurer, en rappelant le fait que le programme est pilote et que « le Département d’État peut mettre à jour la liste des pays participants tout au long de la période concernée ». C’est donc l’une de ces mises à jour qui vient d’avoir lieu, sans que l’on sache officiellement l’argument qui a fait pencher la balance…
En levant cette exigence, Washington facilite de nouveau l’accès au visa pour les ressortissants maliens et apaise une tension diplomatique naissante, ouvrant la voie à un retour à la normale dans les échanges entre les deux pays.
Placide Onguéné




