(BFI) – Le sac plastique pour emballage a régné longtemps sur le marché avant que le gouvernement n’en interdise l’usage et la commercialisation. Cette décision était motivée par le souci de préserver l’environnement au regard du caractère nocif de la matière concernée.
À la suite de quoi, les points de vente de ces sacs essentiellement importés avaient fermé, la vente de boissons avec ces emballages hygiéniquement douteux avait disparu. On doutait néanmoins que la clause tienne longtemps. En réalité, malgré l’entrée en vigueur de l’arrêté ministériel et quand bien même de nouveaux types de conditionnement sont adoptés, la vente illicite du sac plastique n’a jamais cessé.
Au Cameroun, bien que l’utilisation des emballages plastiques non biodégradables de moins de 61 microns soit interdite depuis 2014, leur présence persiste dans l’espace public, notamment dans les marchés et les points de vente. Malgré les efforts du gouvernement et les saisies de ces plastiques, leur contrebande et le manque de solutions de recyclage contribuent à leur retour fréquent.
En 2014, le Cameroun a interdit la fabrication, l’importation, la commercialisation et l’utilisation des emballages plastiques non biodégradables de moins de 61 microns. Des brigades spéciales ont été mises en place pour saisir ces emballages et punir les contrevenants, mais la contrebande alimente un marché noir. Jouant sur le relâchement des contrôles, le détaillant de l’eau fraîche a poursuivi sa petite activité au coin de la rue, parfois même sur la voie publique. Pour leur part, les trafiquants profitent de la baisse de vigilance aux frontières pour acheminer leurs colis illicites et le distribuent par des mécanismes bien huilés.
Malgré l’interdiction, les emballages plastiques non biodégradables sont toujours visibles dans les marchés de Douala, les commerçants justifient leur utilisation par le manque d’alternatives abordables, des initiatives locales, comme la fabrication de pavés écologiques à partir de déchets plastiques, montrent des pistes pour la valorisation de ces déchets.
Toutefois, le gouvernement s’est engagé à soutenir les entreprises qui se lancent dans la production d’emballages biodégradables. Des initiatives de sensibilisation et de collecte de déchets plastiques sont menées par des associations comme Cœur d’Afrique
Obstacles rencontrées
On note la difficulté à faire respecter l’interdiction, avec des commerçants et des ménages utilisant toujours ces emballages, le manque de filières de recyclage efficaces, rendant difficile la gestion des déchets plastiques, le coût élevé des emballages biodégradables, rendant leur adoption moins attractive pour les commerçants et les consommateurs, la contrebande continue de ces emballages, alimentant le marché noir.
Chaque année, les pouvoirs publics essayent de renforcer les mesures de contrôle et les sanctions pour lutter contre la contrebande, développer des solutions de recyclage et de valorisation des déchets plastiques, promouvoir l’utilisation d’emballages biodégradables et soutenir leur production, sensibiliser davantage la population à l’importance de la réduction des déchets plastiques et à leur impact sur l’environnement.
Ceci expliquant cela, à Douala, ces derniers temps, la fabrication de l’eau emballée dans des petits sacs en plastique a repris. Si l’on n’y prend garde, les rues, les caniveaux et les espaces publics en cours d’assainissement seront de nouveau envahis par de petites enveloppes transparentes, résistantes après usage et tout à la fois polluantes. Amorce-t-on le retour vers la case départ ?