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REPRISE DE LA SG CAMEROUN :« Tout est sur la table, rien n’est exclu » Louis Paul Motaze

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« Nous nous réservons le droit au niveau du gouvernement, après les instructions du chef de l’Etat, de dire quelle suite sera donnée aux actions qui ont été achetées par l’Etat. Ça veut dire que tout est sur la table et rien n’est exclu. Les décisions qui seront prises, seront celles du chef de l’Etat, qui d’après lui permettront à cette banque de poursuivre sereinement ses activités », a fait savoir Louis Paul Motaze, le ministre de Finances lors d’une interview accordée au Quotidien de l’Economie le 16 juillet dernier.

Cette transaction marque l’épilogue d’une séquence entamée plusieurs mois auparavant, lorsque la Société Générale avait amorcé son retrait de plusieurs marchés africains jugés non stratégiques. Après la reprise par l’Etat, de l’intégralité de la participation du siège parisien dans cette filiale locale, la lutte pour la reprise par des acteurs privés fait rage. Toutefois, cette situation devrait être transitoire. Le temps des investissements publics dans le secteur bancaire, notamment dans la banque de détail, est loin derrière. Les partenaires financiers comme le Fonds monétaire international restent très sourcilleux sur ce point.

Selon le gouvernement, il s’agit d’un portage temporaire destiné à organiser dans de bonnes conditions le retrait du groupe français et l’arrivée de nouveaux partenaires stratégiques. Cette phase de transition devrait permettre de mieux contrôler et organiser le départ du groupe bancaire français du Cameroun et l’arrivée de nouveaux actionnaires.

« La prise de contrôle par l’État vise, d’une part, à assurer la continuité et la pérennité des activités de cette banque de référence dans le paysage financier du Cameroun et, d’autre part, à protéger et garantir les intérêts des clients, des partenaires ainsi que du personnel », précise le communiqué du ministre Louis Paul Motaze.

Ce désengagement camerounais s’inscrit dans un mouvement plus large de reconfiguration du portefeuille africain de Société Générale. La banque française a déjà finalisée ou engagée des sorties au Togo, au Burkina Faso, au Congo et en Guinée Equatoriale. Dans les cercles d’affaires, les regards se tournent vers la Côte d’Ivoire et le Sénégal, deux marchés importants sur lesquels le groupe entretien une communication discrète mais où les perspectives de cession ne font guère de doute.

Ces éventuelles transactions pourraient redessiner profondément le paysage bancaire de l’Afrique de l’Ouest où les banques panafricaines comme Vista, Coris, NSIA ou Zenithe Bank multiplient les offensives et chacune nourrit des ambitions de développement dans le marché camerounais.

À l’occasion de son retrait d’Afrique, les filiales locales de la Société Générale attisent la convoitise de nombreux candidats et notamment des groupes bancaires locaux et panafricains. Le Congo et le Cameroun ont préféré préempter pour organiser la cession avec de nouveaux partenaires. L’objectif est ainsi de choisir le repreneur.Depuis que l’État camerounais a annoncé vouloir exercer son droit de préemption sur les actifs vendus par le groupe français, les prétendants se dévoilent. Le groupe nigérian Zenith Bank serait intéressé par une expansion dans la sous-région tout comme le groupe ivoirien NSIA. Déjà implanté dans le secteur des assurances au Cameroun, NSIA cherche à élargir ses activités au secteur bancaire local. Sur sa lancée, le gabonais BGFI, qui a repris la filiale congolaise de la SG, aimerait bien aussi renforcer sa présence sur le marché camerounais.

Si la Société générale se déleste de ses filiales « banque de détail » sur le continent, à la communication groupe on assure que la banque reste présente en Afrique, notamment pour le corporate afin d’accompagner les grands clients.

Paul Nkala

Rédaction
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