(BFI) – Proparco, la filiale de l’Agence française de développement (AFD) en charge du secteur privé dans les pays en développement, a annoncé le mardi 15 février, sa première initiative de financement à l’endroit des industries créatives et culturelles d’Afrique subsaharienne.
Dénommé « Crea Fund », le projet, dont le lancement est prévu pour le second semestre 2022, consistera à octroyer des garanties pour 5 à 6 entreprises des secteurs de la mode, des arts visuels, du cinéma, de la photographie, de l’audiovisuel ou encore des jeux vidéo. Les entreprises bénéficiaires pourront obtenir jusqu’à 1,02 million d’euros (1,16 million dollars) pour soutenir leurs activités et financer leur développement.
« CREA Fund vise à améliorer l’accès des ICC [industries culturelles et créatives, Ndlr] aux financements dans une partie de la région ACP, plus précisément en Afrique et dans les Caraïbes (à l’exclusion de l’Afrique du Sud, de l’Afrique du Nord et de la zone Pacifique)», a précisé Natascha Korvinus, chargée d’affaires chez Proparco. Et d’ajouter qu’il « devrait ainsi assurer entre 380 et 456 emplois directs, et avoir un effet d’entraînement vers ces ICC estimés à 22 millions d’euros ».
En Afrique subsaharienne, les ICC sont encore perçues comme trop risquées pour les banques et investisseurs qui en majorité sont réticents à y investir. Selon Mme Korvinus, cela tient notamment de la taille de ces entreprises qui sont essentiellement des PME.
L’initiative portera sur un volet octroi de garanties d’un montant global de 5 millions d’euros et un volet accompagnement technique de 1,47 million d’euros. Elle vise en outre à renforcer les capacités des entreprises culturelles et à lever certains freins à l’investissement dans ce secteur.
En 2019, 1,1 % du total des investissements réalisés dans des start-up africaines a été consacré aux ICC. Cela représente environ 22 millions $. Malgré ce manque de financements, le secteur possède des potentialités.
Dans une étude de 2015, l’UNESCO a relevé que les ICC représentent en Afrique et au Moyen-Orient environ 3 % du total des revenus générés par l’ensemble des entreprises, soit environ 58 milliards $.