AccueilFinanceConjoncturePourquoi les Etats-Unis veulent suspendre les financements du FMI dans la zone...

Pourquoi les Etats-Unis veulent suspendre les financements du FMI dans la zone Cemac

-

Tant qu’une évaluation complète des réserves de change brutes de la sous-région n’est pas réalisée, il n’y aura d’aide. Cette mesure concerne principalement les six États membres de la CEMAC : le Cameroun, le Gabon, le Tchad, le Congo, la Centrafrique et la Guinée équatoriale.

Concrètement, le projet de loi américain se concentre particulièrement sur la gestion des réserves de change de la CEMAC, notamment en ce qui concerne les fonds liés à la réhabilitation des sites pétroliers. Depuis 2018, la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC), la banque centrale de la zone, a imposé aux entreprises pétrolières de constituer des fonds pour la restauration environnementale des sites exploités.

En mars 2025, les réserves de change étaient estimées à 7 584,9 milliards de FCFA, mais ces chiffres demeurent insuffisants au regard des normes internationales, qui préconisent une couverture d’au moins cinq mois d’importations. Cette situation a poussé la BEAC à adopter des politiques strictes pour renforcer ses réserves et limiter les risques d’instabilité économique. Cependant, les autorités américaines estiment que la gestion de ces fonds de restauration pourrait ne pas répondre aux critères de liquidité et de contrôle exigés pour être considérée comme des réserves de change véritablement disponibles.

Les Etats-Unis estiment que la BEAC refuse de renoncer à son immunité souveraine en cas de gestion défaillante des réserves de change, malgré sa volonté de se positionner comme dépositaire de ces fonds. Les responsables américains estiment que la BEAC doit davantage de transparence et clarification, en particulier concernant les réserves qui ne répondent pas aux critères du FMI de “liquidité rapide” et de “contrôle national”.

Au conseil d ‘administration du FMI, les Etats-Unis disposent d’un droit de vote de l’ordre de 16,73 %. Le texte de loi peut à cet effet être validé par le congrès et si tel est le cas, les appuis budgétaires du fonds à destination de la CEMAC seront grandement compromis exacerbant les déséquilibres budgétaires et extérieurs auxquels font face les pays membres.

Même si les réserves de change de la sous-région ont montré une légère amélioration en 2024, la pression sur la BEAC pour atteindre une stabilité suffisante et répondre aux exigences internationales se fait de plus en plus forte. Les États-Unis semblent déterminés à ne pas soutenir le FMI dans ses initiatives sans une révision substantielle des mécanismes de transparence et de gestion des fonds dans la région.

Rédaction
Rédaction
Média multi-support édité par l’Agence Rhéma Service, cabinet de communication et de stratégie basé à Douala, Business & Finance International regroupe des partenaires internationaux issus du monde des médias, des affaires et de la politique, mus par la volonté de fournir une information vraie, crédible et exploitable pour un investissement sûr en Afrique.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici