Les startups africaines, malgré leur potentiel immense pour transformer les économies locales, peinent à obtenir des financements bancaires. Voici quelques raisons clés qui expliquent cette réticence :
1) Risque perçu comme élevé : Les banques considèrent souvent les startups comme des investissements risqués. En Afrique, où les écosystèmes entrepreneuriaux sont encore en développement, le manque de données historiques et de garanties solides dissuade les institutions financières.
2) Absence de garanties matérielles : Les startups, surtout dans les secteurs innovants comme la tech ou l’agritech, ont souvent peu d’actifs tangibles à offrir en garantie. Les banques, qui privilégient les prêts sécurisés, sont donc réticentes à leur accorder des crédits.
3) Manque de compréhension des modèles d’affaires innovants : Les banques traditionnelles ont parfois du mal à évaluer la viabilité des modèles d’affaires disruptifs portés par les startups. Cela crée une méfiance et un manque d’engagement de leur part.
4) Réglementations strictes et bureaucratie : Les exigences réglementaires pour obtenir un prêt bancaire sont souvent trop lourdes pour les jeunes startups. Les procédures complexes et les délais longs découragent de nombreux entrepreneurs.
5) Focus sur les secteurs traditionnels : Les banques africaines ont tendance à privilégier les secteurs traditionnels (immobilier, énergie, etc.) perçus comme plus stables et rentables, au détriment des startups innovantes.
Pistes de solutions :
– Créer des fonds dédiés aux startups : Les banques pourraient collaborer avec des investisseurs privés ou des institutions internationales pour créer des fonds spécialisés dans le financement des startups.
– Adopter des modèles de financement alternatifs : Par exemple, le financement participatif (crowdfunding) ou les prêts basés sur les revenus futurs (revenue-based financing).
– Renforcer l’éducation financière : Sensibiliser les banques aux modèles d’affaires innovants et accompagner les startups dans la préparation de dossiers de financement solides.
Dr Christian Eloundou, Agroeconomist. Agricultural Finance