(BFI) – Dans sa circulaire sur la préparation du budget 2025, le président de la République, Paul Biya, recommande au gouvernement d’adopter une politique d’endettement nationale « prudente ». Il souligne que « les décisions d’endettement seront alignées sur la Stratégie nationale d’endettement à moyen terme 2025-2027 », selon les termes de Paul Biya. Cette stratégie, élaborée par le ministère des Finances, prévoit notamment un ratio de dette publique et garantie publique n’excédant pas 50 % du PIB, « et une répartition du portefeuille de dette avec 75 % de dette extérieure et 25 % de dette intérieure »
Le gouvernement est donc invité à rationaliser et à assainir « le portefeuille des projets à Financements extérieurs (FINEX) en n’y inscrivant annuellement que des projets déjà maturés, prioritaires et à fort impact socioéconomique », ordonne le chef de l’État. Il précise également qu’un audit global des programmes et projets Finex encore en cours devra être mené par le gouvernement, afin d’évaluer leur performance et de proposer la clôture définitive de ceux dont les résultats sont jugés insatisfaisants.
Le Comité national de la dette publique est également appelé à continuer de veiller sur la viabilité des offres de financements soumis à travers les émissions d’obligations et autres financements innovants, et les requêtes introduites par les démembrements de l’Etat.
Pour ce qui est du financement de projets, Paul Biya instruit une contractualisation de nouveaux engagements uniquement sur la base « de projets justifiant d’une maturation suffisante ». De ce fait, « une priorité sera accordée aux emprunts concessionnels, tandis que les emprunts non concessionnels seront contractés uniquement pour financer des projets à forte rentabilité financière et socioéconomique, pour lesquels les financements concessionnels ne sont pas disponibles ».
En rappel, selon les données de la Caisse autonome d’amortissement (CAA), à fin juin 2024, la dette publique du Cameroun s’élevait à 13 070 milliards de FCFA, soit environ 43,3 % du produit intérieur brut (PIB) du pays. Le ministère des Finances souligne d’ailleurs : « l’analyse de la viabilité de la dette à fin 2023 montre que la dette publique du Cameroun reste viable, avec un risque de surendettement élevé, causé par la faiblesse des recettes budgétaires et des exportations ». Pour le prochain triennat, le Cameroun ambitionne de maintenir sa dette en dessous de 50 % du PIB.