(BFI) – Dans une lettre du 28 mars dernier, signée du directeur général de la Cameroon Water Utilities (Camwater), Gervais Bolenga saisit le ministre de l’Eau et de l’Énergie pour lui faire part de la situation inquiétante de la station de traitement d’eau d’Akomnyada. Cette station, « source essentielle d’approvisionnement en eau potable de la ville de Yaoundé présente, nonobstant sa réhabilitation en 2017, de sérieuses défaillances », alerte le DG Bolenga.
Dans ce document, le DG de la Camwater explique que la station de traitement des eaux d’Akomnyada a été construite en 1985 avec une capacité de production nominale de 100 000 m3 par jour. C’est cette production qui est maintenue à ce jour. Or, en 2016, une entité de flottation a été construite avec une capacité de 35 000 m3 par jour. Mais celle-ci n’est qu’à moitié opérationnelle. Quant à « l’ultrafiltration membranaire » construite en 2017 pour une capacité de 55 000 m3 par jour, elle s’est arrêtée quelques semaines seulement après sa mise en fonction.
Conséquence, « sur une capacité installée de 190 000 m3, l’offre actuelle dégage un déficit d’environ 60 000 m3 d’eau par jour », alarme le DG Bolenga.
Le diagnostic fait par le DG de la Camwater établit que ces défaillances sont dues à des « erreurs de conception et de réalisation » et certaines actions ont été entreprises pour « garantir un niveau acceptable de fonctionnalités ».
Dans un autre document, la Camwater relève que les dysfonctionnements globaux observés provoquent l’arrêt de production de certains équipements ou encore une consommation élevée de l’énergie électrique.
Les habitants de la capitale se plaignent en effet, depuis plusieurs mois, de nombreuses coupures d’eau. Certains quartiers sont privés de desserte quand d’autres subissent un rationnement en eau. D’après le DG de la Camwater, les besoins en eau de la capitale Yaoundé sont estimés à 300 000 m3 par jour.
Elise Nguélé