(BFI) – L’institution financière panafricaine UBA (United Bank for Africa) Group est présente dans une vingtaine de pays d’Afrique et du monde, avec plus d’un millier d’agences et une plateforme d’Agency Banking. Dans cet entretien, Amie Sow Ndiaye, PDG zone CEMAC pour le groupe, revient sur les ambitions de la banque universelle et précise la contribution de cette dernière au financement du commerce et au relèvement du taux de bancarisation.
Les derniers résultats du groupe révèlent une croissance à deux chiffres sur les principales lignes de revenus additionnées à la contribution des filiales. Croyez-vous que les niveaux de plus-value des bénéfices vont se poursuivre ?
Malgré la pandémie de la Covid-19, le ralentissement de l’économie mondiale et le durcissement des politiques monétaires ainsi que la dépréciation des monnaies, le groupe a pu réaliser cette croissance qu’il compte bien maintenir pour cet exercice 2023. Avec plus de 1 000 agences à travers l’Afrique, les performances de notre banque de détail et de notre banque digitale ont connu une croissance de 22 %.
UBA Group fait néanmoins face à un certain nombre de défis. Croyez-vous que son développement va se poursuivre sur le continent ?
L’inflation mondiale a connu son niveau le plus élevé en 2022, à environ 9 %. Même si nous projetons une baisse en 2023, ce niveau reste quand même élevé. Il serait donc plus judicieux de mettre certains investissements en attente pour plutôt travailler à consolider les acquis. En juillet 2022, le groupe a lancé sa succursale de Dubaï. UBA est également présent aux États-Unis, en France, au Royaume-Uni, et dans 20 pays d’Afrique. Par ailleurs, je tiens à préciser que nous sommes la seule banque panafricaine à opérer sous OCC (créée en 1865 pour assurer la surveillance des banques nationales américaines, L’Office of the Comptroller of the Currency/OCC est une agence gouvernementale qui réglemente le système bancaire, NDLR) aux États unis, et aussi la seule à avoir la licence réglementée par la DFSA (Dubaï Financial Services Authority) à Dubaï.
Jusqu’à présent, vos indicateurs relatifs à la rentabilité des capitaux propres (ROE) et des actifs (ROA) sont bons. Confirmez-vous qu’avec l’expansion du groupe, vous vous souciez toujours de cette tendance ?
Notre ROAE s’améliore d’année en année. Malgré la crise financière mondiale, nous sommes passés de 16 % à 17 % entre 2021 et 2022. Nous comptons bien maintenir cette croissance, car c’est un baromètre d’appréciation important dans nos stratégies d’investissement.
Quels sont les atouts de l’institution financière dont vous dirigez la zone CEMAC par rapport à la concurrence ?
Dans la zone CEMAC, le fait d’avoir une banque de détail et une banque digitale constitue le plus important de nos atouts. Nous avons lancé notre plateforme d’Agency Banking qui nous permet aujourd’hui d’offrir des services financiers même là où nous n’avons pas de présence. Nous sommes aussi l’un des acteurs les plus dynamiques du marché financier, en plus d’être l’un des plus gros financiers du secteur de l’énergie et de l’agriculture, et plus globalement de tous les secteurs névralgiques et à forte valeur ajoutée de la zone CEMAC. En République démocratique du Congo par exemple, nous avons récemment mis en place une facilité de 130 milliards de dollars à destination du gouvernement pour l’importation des produits pétroliers, qui permettra notamment de réduire le nombre d’intermédiaires dans les chaînes d’approvisionnement du carburant.
Banque universelle, UBA s’emploie-t-elle dans les paiements transfrontaliers innovants, le financement du commerce et services connexes ?
La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), en plus d’offrir une opportunité unique de développement inclusif de l’Afrique, représente un marché de plus de 1 milliard de consommateurs. Avec une présence sur les quatre continents, le groupe facilite non seulement le commerce intra régional, mais aussi le commerce international, en mettant à disposition de ses clients des plateformes de paiements et de transferts. Nous nous positionnons aussi pour capturer les flux des bailleurs internationaux vers l’Afrique.
Quid de l’accompagnement d’une jeunesse créative et portée sur le numérique, notamment dans la FinTech, l’AgriTech, la HealthTech… ?
Nous avons un produit nommé UBA Youth qui cible trois catégories : UBA Kids, pour les enfants du primaire ; UBA Teens, dédié aux élèves du collège, et UBA Next Gen, qui vise les étudiants des universités. En outre, la Fondation UBA organise chaque année des compétitions d’essai à l’issue desquelles des bourses d’excellence sont offertes aux élèves devant rejoindre l’université. Nous encourageons les innovations et les projets de développement dans les Tech en général, et n’excluons pas des partenariats possibles pour un bénéfice mutuel.
Banque commerciale d’envergure internationale, UBA dispose d’agences à Dubaï, New York, Londres et Paris. Peut-on s’attendre à une présence très prochaine dans des pays maghrébins, dont les banques investissent l’Afrique au sud du Sahara ?
Nous sommes passés de banque panafricaine à banque Globale et nous positionnerons, à terme, sur toutes les grandes places financières, pour servir nos clients peu importe où ils opèrent.