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« Nous réfléchissons à des initiatives pour accroître notre soutien au secteur agricole » Françoise Lombard, DG Proparco CI

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(BFI) – Filiale de l’AFD consacrée au secteur privé, Proparco veut contribuer à renforcer les activités de financement des PME en Afrique. A Abidjan, sa nouvelle directrice Françoise Lombard a procédé à la signature d’accords de garanties avec 03 banques, avant de se confier à l’Agence Ecofin.

La Côte d’Ivoire bénéficiera d’un soutien de Proparco pour accroître le financement accordé aux Très Petites et Moyennes Entreprises (TPME). Lundi 13 juin, l’institution financière a signé plusieurs accords de garanties avec des banques, en vue d’accroître les activités de financement des TPME dans le pays. Au total, trois banques à savoir Société Générale Côte d’Ivoire (SGCI), Ecobank Côte d’Ivoire et Advans Côte d’Ivoire bénéficieront de la nouvelle aide. D’un montant total de 30,7 millions €, les accords concernent six garanties de portefeuille et s’inscrivent dans le cadre du volet « Résilience » de l’initiative française Choose Africa, lancé en 2020 en réponse à la crise du Covid-19.

Ainsi, la SGCI bénéficiera de garanties ARIZ et EURIZ qui constituent deux des principaux outils de soutien de Proparco. La première vise à encourager l’investissement et la création d’emplois au sein de PME opérant dans de nombreux secteurs d’activité, tandis que la seconde vise à « faciliter l’accès au crédit pour les TPME mal desservies en particulier dans les secteurs à fort impact développemental, afin de les aider à jouer leur rôle essentiel dans la croissance économique et la création d’emplois ». De leurs côtés, les sociétés Advans CI et Ecobank CI obtiendront une garantie de portefeuille allant jusqu’à 80% de couverture, permettant de renforcer leur offre de prêts aux TPME fragilisées par la Covid-19.

Pour Françoise Lombard, directrice de Proparco, la signature des trois conventions représentent une nouvelle étape du déploiement de l’initiative Choose Africa. Concrètement l’objectif est d’accentuer le partage de risques avec les Banques afin de les aider à mieux protéger les entreprises bénéficiaires, surtout dans le contexte actuel, marqué par des perturbations financières et économiques à l’échelle mondiale. A cette occasion, la responsable a confié à l’Agence Ecofin la vision de Proparco, pour le renforcement des écosystèmes entrepreneuriaux en Afrique. 

La signature des trois conventions intervient dans le contexte actuel de la crise russo-ukrainienne, dont les conséquences frappent le monde entier et notamment les économies africaines. Vu la vocation de Proparco, est-ce que votre institution compte développer un agenda spécifique pour aider les entreprises africaines à se protéger contre les risques liés à ce conflit ?

Alors bien sûr les conséquences de la guerre en Ukraine constituent une préoccupation majeure pour la communauté des bailleurs, la communauté des DFI (Development Finance Intitution, Banques de développement ndlr), notamment en termes de soutien à la sécurité alimentaire de l’Afrique. Nous sommes en train aujourd’hui de réfléchir à différentes initiatives pour accroître notre soutien au secteur agricole, qui est un secteur que la Proparco finance déjà sur toute la chaîne de valeur, de la production à la distribution. L’AFD est également très présente sur le secteur agricole. Donc nous sommes en train d’essayer de structurer un peu nos modes d’intervention pour intensifier au niveau du groupe AFD notre action en faveur du secteur agricole et ce sera la première priorité pour l’Afrique. Il y a des conséquences autres également sur les prix de l’énergie qui constitue un secteur de préoccupation. Mais ce que je peux dire c’est que Proparco a toujours vocation à avoir un rôle contracyclique en faveurs des TPE et des PME, donc nous veillerons à être suffisamment flexibles pour adapter nos initiatives en fonction des conséquences qu’on anticipera ou qu’on constatera.

Vous avez lancé l’initiative « Choose Africa » il y a trois ans avec pour objectif de contribuer à accélérer les financements en faveur de l’entrepreneuriat africain. A ce jour, quel bilan en tirez-vous ?

Il y a toujours beaucoup de choses à faire mais c’est déjà quand même un succès par l’ampleur du déploiement. Encore une fois, c’est près de 3 milliards € sur une période relativement courte, qui ont été déployés auprès de nos partenaires et qui doivent encore être déployés pour partie auprès des bénéficiaires finaux, même si cela a déjà commencé. Donc c’est quand même sur une période de temps réduite, une action très significative qui a été menée et encore une fois grâce à des partenaires historiques que nous connaissons bien, nous savons que ça va là où il y a le besoin. Donc je tire un bilan très positif de cette initiative.

Pourtant malgré cette initiative, et d’autres dans le même genre, on a tendance à remarquer une véritable différence entre l’écosystème start-up en Afrique anglophone qui semble plus performant que celui de l’Afrique francophone. Avez-vous réussi à identifier les causes d’un tel déséquilibre ? Et si oui, que faites-vous pour réduire ce gap ?

Nous partageons le diagnostic sur un écosystème des starts up Afrique Francophone qui est moins développé aujourd’hui que celui de l’Afrique Anglophone. En réalité, nous tenons à être en soutien de ce développement et notamment de Digital Africa, qui est une filiale très récente de Proparco qui sera dédiée aux phases de pré-amorçage et amorçage de la tech africaine, et qui aura des actions assez concentrées notamment sur l’Afrique francophone.

Concernant les goulots d’étranglement, il y a une question d’accès aux financements que nous essayons d’adresser justement et il y a une question de structuration des écosystèmes. Et là je pense que c’est en travaillant aussi avec les autorités et en tirant peut-être quelques leçons de ce qui a été fait en Afrique anglophone, également peut-être dans la structuration de la tech française, qu’on pourra peut-être tirer quelques enseignements clés pour structurer mieux et plus vite l’écosystème Afrique francophone, dès lors que nous savons que l’innovation est déjà partout et que le potentiel des bonnes idées est énorme en Afrique francophone.

Votre arrivée à Abidjan coïncide avec le début de l’Africa CEO Forum auquel vous allez participer. Quels sont vos objectifs en participant à conférence ?

Personnellement, pour moi qui ai pris mes fonctions récemment, je suis très heureuse d’avoir l’opportunité de concentrer autant de rendez-vous avec nos partenaires et clients en si peu de temps. C’est un rendez-vous je pense qui a pris une ampleur considérable aujourd’hui en Afrique et pour moi l’objectif c’est d’écouter les leaders économiques africains. Il s’agira aussi d’écouter les attentes du secteur privé africain et puis d’en tirer certains enseignements pour rendre l’offre de Proparco adpatée et flexible. Je vais aussi essayer d’expliquer les offres de financement de Proparco aujourd’hui. Nous serons présents notamment aux travers de deux tables rondes au CEO Forum, une table ronde dédiée à la thématique de la sécurité alimentaire qui est, comme je le mentionnais, vraiment un sujet de préoccupation, et puis une thématique dédiée au secteur de la santé sur lequel Proparco a pas mal investi et sur lequel l’AFD, notre maison mère, a engrangé beaucoup d’expertise, notamment dans le cadre de la crise sanitaire où nous avons déployé de nombreux financements.      

Rédaction
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