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“Nous avons également veillés à ce que les intérêts spécifiques du Cameroun qu’ils soient pris en compte”, Alamine Ousmane Mey

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(BFI) – Le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, Alamine Ousmane Mey, fait un bilan de la participation du Cameroun à la 111e session du conseil des ministres de l’OEACP. Alamine Ousmane Mey revient également sur le lancement du cycle de programmation 2021-2027 de coopération avec l’UE et de la fin de l’accord de partenariat ACP-UE de Cotonou.

8 décisions et 2 résolutions adoptées à l’issue de cette 111e session du conseil des ministres de l’OEACP. Que retenons-nous finalement ? l’OEACP avance bien dans la voie des réformes institutionnelles ?

Premièrement, dans les relations avec l’union européenne, il a été question de la réforme du statut du personnel du secrétariat de l’OEACP. Quand on parle du personnel évidemment on s’adresse à la matière grise qui gère, entretient, défend nos intérêts au sein du secrétariat de l’OEACP. Deuxièmement, en matière de réforme nous nous sommes appesantis sur le régime financier de l’OEACP ce qui nous a permis de décider de la mise sur pied des comités de budget. Autant de reformes qui à nos humbles avis en même temps que nous négocions sur l’accord post Cotonou, nous avons avec les états d’Afrique, des caraïbes et du pacifique, traité des questions internes, institutionnelles, organisationnelles pour préparer notre organisation à une meilleure performance à l’avenir au regard des changements qui interviendront dans le sens de l’accord post-Cotonou. Donc au total nous pouvons être satisfaits des décisions et des résolutions qui ont été prises avec l’implication de tous les états qui font partie de notre organisation.

Il y a cette question sur le statut du personnel. Le groupe ACP est devenu OEACP, il faudra reformer le secrétariat général, est-ce que cela ne va pas entacher le fonctionnement de l’organisation sur la scène internationale ?

Notre démarche a visé à mettre en forme les dispositions qui encadrent le statut du personnel et harmoniser avec les lois en vigueur pour que l’organisation applique de manière équitable les dispositions de ces lois et avec un benchmarking international dans l’optique de garantir les instruments conformes aux pratiques internationales pour que le personnel qui aura la charge de contribuer au sein du secrétariat à la mise en œuvre de nos politiques et de la défense de nos intérêts puisse bénéficier des instruments des meilleurs possibles.

L’enjeu majeur c’est la négociation de l’accord post-Cotonou. Vous êtes membre du groupe central de négociation. Au vu du rapport du secrétariat général, on a déjà procédé à l’adoption politique de l’ensemble du texte de l’accord négocié. Un socle commun et trois protocoles régionaux. Quelles garanties avons-nous d’un partenariat bénéfique entre l’OEACP et l’UE ?

Les négociations autour de l’accord post Cotonou se sont conduites pour notre part de manière extrêmement satisfaisantes, parce qu’à près de 26 mois nous sommes arrivés à l’accord politique. Cet accord politique a ceci de particulier que nous avons dorénavant un socle commun, des protocoles par région ce qui traduit la volonté de prendre en compte les spécificités. Le socle commun traite des éléments qui concernent l’ensemble des pays ACP et des protocoles régionaux Afrique, Caraïbes, Pacifique, trois protocoles qui prennent en compte les spécificités de ces différents pays dans leurs protocoles respectifs. C’est la traduction de la volonté de tenir compte des réalités de certains États insulaires qui ont des difficultés différentes que ceux des pays qui n’ont pas un littoral, de certains pays qui ont des problèmes de migration alors que d’autres n’en n’ont pas. Donc nous avons voulu dans cette nouvelle démarche prendre en compte ces différentes spécificités. Évidemment sur le continent africain notre démarche est essentiellement axée vers la coopération de développement, le financement des investissements indispensables, ce développement que nous voulons durable et inclusif mais parallèlement à cela nous veillerons ensemble au niveau du socle commun au respect des droits de l’homme, à la démocratie, à la gouvernance, à la paix et la sécurité , au développement humain, social, et bien entendu à la paix et à la sécurité qui sont des aspects fondamentaux qui concernent l’ensemble des États membres de ce conglomérat d’États Afrique, Caraïbes, pacifique. Nous pouvons dire que l’Afrique de manière concertée, de manière structurée dans une démarche d’équipe a fait prévaloir ses attentes, ses réalités, ses spécificités qui ont été prises en compte dans le cadre de cet accord qui a été approuvé au plan politique, il reste la démarche qui vise à parapher le document et nous pensons que d’ici novembre 2021 nous pourrions donc arriver à la signature de cet accord qui va remplacer l’accord de Cotonou qui est en vigueur depuis 2000, celui-là même qui est venu remplacer les conventions de Lomé de 1975, tout ceci pour encadrer davantage les relations entre l’union européenne et les pays ACP pour un meilleur développement, pour une défense commune des intérêts mutuels, et pour certainement participer à la préservation de la paix et de la sécurité, la promotion du développement sur l’ensemble de ces trois régions et dans le monde entier.

Le Cameroun dans les négociations de l’accord post-Cotonou, quelle contribution ?

C’est un sentiment d’immense joie que le Cameroun manifeste pour avoir été partie prenante dans le cadre du groupe central des négociations au niveau des ministres et au niveau des ambassadeurs comme par le passé dans la logique de la mise en valeur de la diplomatie camerounaise prônée par son excellence le président de la république, nous avons veillés à ce que les intérêts communs puissent être préservés, nous avons également veillés à ce que les intérêts spécifiques du Cameroun qu’ils soient pris en compte ce qui a été le cas. On peut dire donc qu’autant au niveau de l’ambassadeurs qu’au niveau du ministre dans l’esprit d’équipe qui a accompagné toute ces démarches conduites par le Pr Dussé, administrateur étrangère du Togo, l’Afrique, les caraïbes, le pacifique ont ensemble veillés à ce que les résultats soient à la dimension des attentes propres à nos différentes régions.

Au regard des directives européennes pour la programmation 2021-2027, il apparait que le FED (Fonds européen de développement) cède la place à l’instrument de voisinage, de coopération au développement et de coopération internationale, ce nouvel instrument de financement va-t-il autant compléter le riche héritage du FED en matière de développement ?

Vous avez pleinement raison d’évoquer cet aspect qui a retenu évidemment toute notre attention. Il s’agit d’une évolution voulue par nos partenaires surtout pour intégrer la dimension de l’implication parlementaire au niveau de l’union européenne nous avons une migration qui aura lieu avec la disparition du fond commun de développement et l’avènement du nouvel instrument de voisinage, de coopération internationale qui remplace le fond européen de développement. Si l’instrument remplace le fond européen de développement, la nature des financements demeure. Nous voulons poursuivre dans la mobilisation des ressources surtout sous forme de dons, ces ressources-là qui nous permettent d’atteindre le blending, le mixage qui conduit à la réalisation des projets importants dans notre pays. Certainement avec la disparition du FED il est également prévu la disparition de l’ordonnateur national ou régional, ce qui nous interpelle au sens de la poursuite du dialogue et de la mise en place d’une interface susceptible de garantir un meilleur échange, parce que côté européen dans le cadre de notre programmation 2020-2025, des directives ont été édictées pour que les délégations de l’union européenne puissent engager sous forme de team Europe. Côté Europe des échanges et de discuter avec le cluster ACP des projets en cours. Faute d’interface digne de ce nom, nous voulons supposer qu’on ne pourrait pas tirer le meilleur, voila pourquoi au cours de notre échange nous avons souhaité et solliciter que au niveau du secrétariat, nous puissions mettre en œuvre les dispositions de l’accord de Georgetown révisés pour créer véritablement des interfaces, des cadres de dialogue afin de pouvoir plaider convenablement les attentes de nos différents pays et bénéficier à l’échelle nationale et sous-région ale dans le cadre du nouvel instrument de voisinage, de coopération et de développement international que nous puissions bénéficier comme par le passé des ressources consistantes avec une prévisibilité bien connue s’agissant de la programmation 2021-2027 et avec évidemment des ressources substantielles pour accompagner tant l’État en matière de financement des infrastructures que le secteur privé dont le rôle va être fondamental pour l’atteinte de l’émergence que nous voulons en 2035, pour ne citer que le Cameroun, et conformément à la stratégie nationale de développement 2030.

Sauf que pour le Cameroun, et pour tous les autres États de l’OEACP, il faut désormais faire attention parce que le traité de Lisbonne permet aujourd’hui que le parlement européen, ait plus de contrôle sur les instruments d’investissement, ce qui n’a pas été le cas pour le FED qui était hors-budget, avec le NDCI il faudrait que les États ACP puissent assumer aussi la rigueur…

Certainement nous nous conformons et nous sommes tout à fait en phase avec nos partenaires parce qu’il s’agit de partenariat et nous voulons comprendre la volonté des pays de l’UE d’avoir un regard sur les ressources mobilisées auprès du contribuable européen et qui souhaiterait également voir ses représentants rendre compte de cette utilisation. Pour autant nous pensons que dans nos pays nous pouvons continuer à plaider pour que ces ressources-là puissent non seulement augmenter au regard des attentes et des besoins mais que ce partenariat puisse être densifié au regard des défis mondiaux que traverse l’ensemble de ces pays : les changements climatiques, les migrations, l’insécurité, le terrorisme. Tout ceci fait que nous soyons tous interpellés, dans l’optique de nous mobiliser à l’échelle politique à l’échelle économique, à l’échelle financière pour accompagner les États dans le cadre de cet accord post-Cotonou. Il s’agit pour nous d’innovations, c’est tout à fait normal et les innovations viennent avec des défis, nous en sommes conscients mais nous voulons veiller à ce que les pays démontrent dans une démarche d’équipe, continue de plaider ou cela était nécessaire pour que ces éléments additifs ne soient pas des éléments de blocage mais plutôt des éléments de meilleure gouvernance, de suivi, pour l’atteinte des objectifs assignés en matière de développement inclusif et durable. Nous pensons que c’est le sens de cette démarche et nous allons veiller à ce que ce plaidoyer continue.

Le financement de la période transitoire accordée lors de la négociation des accords post-Cotonou, qui va s’en occuper ? l’OEACP ou la commission européenne ?

Nous sommes d’abord très sensibles à la position que nous retrouvons du coté de nos partenaires de l’UE. L’initiative de proroger l’accord de Cotonou, va nécessiter une mise à disposition des ressources pour continuer les activités de l’OACP. cette préoccupation a été portée à l’attention de nos interlocuteurs partenaires , à savoir l’UE qui ont manifesté l’intérêt à poursuivre ce soutien dans le but d’atteindre la période de novembre 2021 pour la simple raison que le processus de ratification qui va être engagé après les paraphes va conduire à des demarches à l’échelle des différents pays ce qui conduirait à une durée d’à peu près 6 à 8 mois d’où la transition et le soutien bienveillant de nos partenaires en plus des ressources mobilisées par nos pays pour veiller à ce que l’OACP continue son travail et que des ressources résiduelles du FED puissent continuer à accompagner les relations de coopération entre l’UE et les pays ACP. Nous avons l’espoir comme cela a été le cas lors des négociations, que chaque fois qu’un pays a des difficultés à régler un problème de manière concertée nous trouverons toujours une solution idoine.

Avec le nouvel instrument NDCI, peut-on avoir une idée de l’enveloppe qui pourra pour nous permettre de conduire nos politiques de développement et nos propres initiatives ?

C’est tout à fait pertinent d’évoquer les prétentions de notre pays dans le cadre du nouvel instrument de voisinage, de coopération au développement et de coopération internationale, mais avant cela il est important de rappeler qu’avec l’UE nous entretenons des activités qui sont couvertes par une enveloppe de 706 millions d’Euros. Parmi ces activités vous avez cité la construction en cours du pont sur le Logone entre le Tchad et Yagoua au Cameroun. Ce sont des infrastructures importantes pour l’intégration de notre sous-région, cette intégration qui va apporter plus de dynamisme en matière de développement. Vous comprenez dès lors que au regard de notre

substantiels d’où la volonté qui est la nôtre dans le cadre de la programmation de l’UE pour la période 2021-2027 de bénéficier au moins du montant de 706 millions, et nos prétentions vont bien entendu au-delà ,nous voulons comme par le passé en impliquant tous les acteurs institutionnels et en plaidant pour que le Cameroun qui joue un rôle fondamental et essentiel dans notre sous-région bénéficie en termes de leviers financiers, davantage de ressources. Nous avons la conviction également à ce niveau que nos prétentions sont bien connues et bien appréciées de la part de nos partenaires de l’UE.

Rédaction
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