(BFI) – Dans son récent discours sur l’état de la nation, le président de l’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa (photo), a confirmé la création prochaine d’un fonds souverain et d’une nouvelle banque d’Etat.
« Nous avons décidé de créer un fonds souverain pour la préservation et la croissance de l’économie nationale », a déclaré Ramaphosa ; ajoutant « nous allons procéder également à la création d’une banque d’Etat dans le cadre de nos efforts pour étendre l’accès aux services financiers à tous les Sud-africains ».
Le président sud-africain n’a toutefois pas donné de calendrier pour la création du fonds souverain ou de la banque d’Etat, indiquant tout de même que le ministre des Finances, Tito Mboweni, fournirait plus de détails à l’occasion de son discours sur le budget prévu le 26 février 2020.
L’idée avait déjà été formulée par l’ANC il y a quelques années, avec le soutien de certains partis d’opposition tels que l’EFF.
Selon certains analystes, cette annonce de Cyril Ramaphosa pourrait susciter débat, le pays n’ayant pas les ressources nécessaires pour la mise en place de ces projets.
Selon le Fonds monétaire international (FMI), compte tenu de la persistance de certains obstacles structurels à la croissance de l’Afrique du Sud, les performances économiques du pays restent modérées, tout en laissant apparaître des risques. La faiblesse des investissements privés et la lente croissance de la productivité ont ralenti l’activité économique, avec des projections de croissance estimées à 0,4% du PIB en 2019 et 0,8% en 2020.
Par ailleurs, le déficit du compte courant est relativement important et largement financé par des entrées de capitaux non étrangers.
Quant au déficit public, il devrait atteindre selon le FMI, 6,5% du PIB au cours de l’exercice 2019/20, entraînant une importante accumulation de dette de plus de 60% du PIB. L’Afrique du Sud serait ainsi, sans espace budgétaire.