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Au Cameroun, « Nous allons conserver les effectifs ainsi que le management tel qu’il existe aujourd’hui » Diego Aponté – PDG de MSC

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(BFI) – Fin mars, le groupe Bolloré avait annoncé la cession de ses activités logistiques en Afrique à l’armateur italo-suisse MSC. Une vingtaine de pays sur le continent sont concernés par cette transaction valorisée à 5,7 milliards d’euros.

On en sait un peu plus sur les intentions du groupe italo-suisse MSC, repreneur des actifs de Bolloré Africa & Logistics (BAL) en Afrique. « Nous allons conserver les effectifs ainsi que le management tel qu’il existe aujourd’hui, ce dernier devant juste rendre compte à un nouvel actionnaire qui s’appellera dorénavant Aponte et non plus Bolloré. Une nouvelle marque va voir le jour à court terme, avec un nouveau logo qu’il est encore trop tôt pour divulguer », a indiqué son président, Diego Aponte (photo), dans une interview accordée à Jeune Afrique et publiée lundi 30 mai.

Cette réaction sonne comme une réponse aux employés du groupe Bolloré au Cameroun, qui ont récemment saisi le ministère du Travail et de la Sécurité sociale, pour s’inquiéter du sort qui pourrait être réservé à leurs emplois, au terme du rachat des actifs de Bolloré Africa & Logistics (BAL) par le groupe italo-suisse MSC.

Le patron de MSC, qui soutient que la stratégie à déployer après le rachat des actifs africains du milliardaire breton ne consistera pas à « intégrer BAL dans MSC », mais plutôt à « trouver les synergies à mettre en place avec [les] filiales pour éviter les doublons et les surinvestissements sur certaines installations », a également dévoilé ses ambitions pour les concessions ferroviaires du groupe Bolloré. Parmi celles-ci, l’on retrouve Camrail, le transporteur ferroviaire camerounais, qui est également concerné par le deal conclu entre les familles Bolloré et Aponte.

« Nous avons en Europe une vraie expertise ferroviaire des marchandises, mais pas des passagers. Nous allons donc devoir très rapidement entrer dans le vif du sujet sur la façon d’améliorer les services. Mais, nous entendons les conserver [les concessions ferroviaires, NDLR], les développer par l’investissement, pour ainsi disposer d’un outil efficace, susceptible d’accompagner le développement de nos activités. C’est un secteur très compliqué, notamment quand il n’est pas adossé à une ligne maritime régulière. Je suis persuadé que nous pouvons rapidement apporter de la valeur ajoutée sur les réseaux existants […] », explique Diego Aponte.

Terminal à conteneurs de Douala

Selon le patron de MSC, tous les actifs de Bolloré en Afrique, dont ceux du Cameroun, sont intéressants pour sa stratégie de développement sur le continent. « Tout nous intéresse, même les concessions dont le potentiel peut sembler limité. Nous essayerons de relancer les terminaux qui fonctionnent moins bien en faisant tout ce qui est en notre pouvoir pour leur apporter davantage de volumes grâce à nos lignes maritimes. En disposant d’un réseau portuaire et terrestre de premier plan à travers le continent, nous pourrons intensifier notre présence maritime et donc renforcer la connectivité de l’Afrique avec le reste du monde », explique-t-il.

L’un des éléments clés de cette connectivité de l’Afrique avec le monde, que veut renforcer le groupe MSC, est certainement le terminal à conteneurs du port de Douala, qui a été concédé en 2019 à sa filiale Terminal Investment Limited (TIL), au terme d’un processus dénoncé par l’ancien concessionnaire, qui n’est autre que le duo Bolloré-Maersk. Du coup, depuis bientôt 3 ans, en raison d’un contentieux judiciaire qui s’éternise, TIL ne parvient toujours pas à opérer ce terminal.

« Quant au dossier de Douala, il y a une réalité qui s’impose : celle d’avoir gagné l’appel d’offres en 2020 [c’était plutôt en septembre 2019, NDLR], alors qu’aujourd’hui nous ne disposons toujours pas des clés du terminal. J’espère que la reprise de BAL va nous donner l’occasion de discuter avec les autorités portuaires de Douala, pour qu’elles honorent leur partie du contrat et que notre filiale, Terminal Investment Limited, puisse rapidement reprendre la gestion des quais qui lui revient […] », espère M. Aponte.  

Rédaction
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