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« Notre priorité est la reprise des programmes de formation afin de renforcer notre capacité à répondre aux besoins de notre clientèle » Hiram Samuel Iyodi, Associé Cabinet Afrik’Genesis

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Avec plus de 20 années d’activité, comment peut-on présenter le cabinet Afrik’Genesis aujourd’hui sur le marché de l’ingénierie et du conseil en Energie, Environnement et Sécurité aux entreprises ?

AFRIK’GENESIS a été initialement été créée sous l’appellation Agence Africaine pour l’Énergie, l’Environnement et la Sécurité (AGENSE SA) en 2001. Cette initiative avait été portée par d’anciens cadres camerounais de sociétés major du secteur pétrolier, qui tenaient à mettre leurs compétences à contribution pour le développement d’une expertise nationale solide dans le secteur de l’énergie. L’objectif premier était alors d’offrir une sous-traitance en matière d’audit, de conseil et de gestion de projets aux multinationales, aux entreprises publiques ainsi qu’aux ministères en charge des questions liées au pétrole, aux mines, à l’eau et à l’énergie électrique.

Depuis lors, l’activité de notre Cabinet s’est transformée pour s’arrimer aux besoins de nos cibles, et nous avons développé de nouvelles lignes de conseil à l’attention des entreprises industrielles, des sociétés de distribution et surtout une assistance aux grands cabinets d’audit (BIG 4) en ce qui a trait aux missions en lien avec les métiers techniques qui sont couverts par notre expertise.

Aujourd’hui, AFRIK’GENESIS se définit comme une firme d’ingénierie-conseil qui accompagne les démarches d’optimisation de la chaine de valeur des organisations. Notre approche singulière qui s’inspire des principes du Lean Management, combine les aspects suivants :

  • Compréhension et évaluation des attentes du client ;
  • Audit diagnostic interne ;
  • Mesure de la performance de l’organisation ;
  • Etude spécifique et contextuelle du marché et/ou du secteur d’activité ;
  • Analyse des risques ;
  • Recherche opérationnelle et veille stratégique.

Depuis 2001, nous avons été aux côtés de plusieurs acteurs majeurs des secteurs du pétrole et de l’industrie au Cameroun, au Gabon et en République du Tchad.

Quelles sont les dates qui marquent l’histoire du Cabinet aux côtés d’acteurs majeurs du secteur pétrolier et de l’industrie avec qui vous avez collaboré ?

Comme je vous l’indiquais, AFRIK’GENESIS a vu le jour il y’a 23 ans sous la dénomination AGENSE SA.

Notre première mission a consisté en un accompagnement de la firme ERNST & YOUNG Afrique-centrale qui avait reçu mandat de la Banque Mondiale pour procéder à l’évaluation du réseau de stations-services de la société PETROCA en RCA. De 2022 à 2008, AFRIK’GENESIS a conduit la réforme du système de stabilisation et de péréquation des prix des carburants en République Gabonaise. Ce système qui est encore en vigueur à ce jour, permet aux citoyens gabonais d’acquérir les produits pétroliers aux mêmes prix sur toute l’étendue du territoire national, participant ainsi au maintien d’une équité sociale.

A partir de 2009, notre firme a assisté le Cabinet C.A.C. International dans ses missions auprès du Gouvernement Tchadien. Tout d’abord, à travers l’audit des infrastructures de la Société Tchadienne d’Eau et d’Électricité (STEE), puis via une assistance technique globale aux activités naissantes de la Société des Hydrocarbures du Tchad (SHT), et ce jusqu’en 2012. Entre 2013 et 2015, AGENSE SA a de nouveau accompagné la Direction Générale des Caisses de Stabilisation et de Péréquation (CAISTAB) du Gabon.

En 2016, AFRIK’GENESIS a récupéré l’expertise et le métier d’AGENSE SA, tout en procédant à une réorganisation de son management. Les vétérans fondateurs de 2001 ont accueilli de nouveaux Associés, et le Cabinet a développé de nouvelles lignes de services à l’attention des entreprises industrielles. Dès 2016, nous avons fourni une expertise technique au Cabinet d’avocats NGO-MINYOGOG qui était chargé de conduire la refonte du code pétrolier du Tchad. Depuis 2017 nous avons assisté plusieurs acteurs du marché national de la distribution des produits pétroliers dans leurs démarches de mise en conformité règlementaire, d’obtention d’agréments, d’étude de faisabilité et d’élaboration de business plan, de construction des stations-service, d’élaboration de manuels de procédure, d’optimisation des modèles organisationnels et de réduction des coûts. 

Plus récemment de 2020 à 2022, AFRIK’GENESIS a accompagné les filiales industrielles du Groupe NANA BOUBA dans l’optimisation de leurs systèmes de maintenance et de gestion des pièces de rechange. Depuis 2022, le Cabinet assure l’assistance technique de la Société Africaine de Distribution Sucrière (SADISUC) dans le cadre de la mise en œuvre de son plan de relance.

Au regard des crises endogènes et exogènes multiformes vécues ces dernières années et ayant un grand impact sur l’économie locale et internationale, avez-vous été victime ? Si oui, comment avez-vous surmonter ses crises ?

Le Cabinet AFRIK’GENESIS, du fait même de la nature de l’activité de sa clientèle cible, n’a pas été épargné par les récentes crises économiques tant sur le plan national qu’international.

Le secteur pétrolier autant que les industries de la transformation au Cameroun sont fortement dépendant des importations de matières premières. Faisant suite à l’impact qu’a eu la pandémie de covid-19 sur le fret international, la plupart des filières industrielles ont connu une augmentation continue des coûts de revient de leurs intrants depuis 2020. Sur le plan national, le gouvernement camerounais a procédé à une augmentation globale de 40% des prix des produits pétroliers entre 2023 et 2024, en plus du relèvement de diverses taxes et d’une augmentation du coût de l’énergie électrique. La conjonction de tous ces facteurs a entrainé une explosion des charges d’exploitation des industries camerounaises, dont la structure des coûts est désormais déficitaire dans la majorité des filières.  

Cette situation contraint la plupart de nos clients à engager des démarches de réduction des coûts, avec pour principale niche d’économie les services extérieurs. Depuis 2022, nous constatons et ressentons la baisse de la demande de nos cibles en matière de services de conseil, autant que le rallongement des délais de paiement.

Pour surmonter cette crise, AFRIK’GENESIS a justement concentré son offre en 2023 sur des missions d’optimisation des processus et des coûts.  

Quels sont vos chantiers prioritaires en cette période de relance économique en Afrique et au Cameroun et sur quels leviers le Cabinet compte-t-il s’investir pour s’imposer comme un partenaire incontournable dans le domaine de l’ingénierie et du Conseil aux entreprises et industries ?

La ressource première et essentielle pour le développement d’une activité de conseil est la matière grise des collaborateurs. Notre priorité actuelle est la reprise des programmes de formation de nos consultants, afin de renforcer notre capacité à répondre aux besoins de notre clientèle. Avant la période covid, nous avions engagé un vaste programme de certification (LEAN – ISO – PMP) que nous entendons mener à terme d’ici 2025.

Au-delà, AFRIK’GENESIS travaille à consolider son positionnement comme partenaire technique des BIG 4, dans leurs missions et engagements auprès des acteurs de l’industrie, du pétrole, des mines, de l’eau et l’assainissement.

En Juin 2022 vous avez été nommé Directeur général de la société Africaine de distribution sucrière (SADISUC) basée à Douala. Qu’est-ce-qui a concouru à cette mutation et quel est votre rôle en tant que manager au sein de cette entreprise ?

Ma nomination à la tête de SADISUC fait justement suite à une mission réalisée par le Cabinet AFRIK’GENESIS auprès de ce client en début d’année 2022. En raison des crises évoquées plus haut et de leur impact sur l’économie nationale, la Société Africaine de Distribution du Sucrière a connu un long arrêt d’exploitation en fin d’année 2021. Cette situation a mis en péril la continuité de l’activité et les actionnaires ont sollicité l’expertise du Cabinet AFRIK’GENESIS pour y conduire un audit diagnostic du système de management global de l’entreprise. Cet audit qui a couvert l’ensemble des fonctions stratégiques et opérationnelles de SADISUC, a débouché sur un plan de relance quinquennal.

Au terme de la phase d’audit, les promoteurs de l’entreprise ont de nouveau sollicité AFRIK’GENESIS pour conduire une mission d’assistance technique pour la mise en œuvre dudit plan de relance. Cette assistance intégrait la mise à disposition de ressources humaines qualifiées par le Cabinet auprès de SADISUC, ce qui a donc favorisé ma nomination comme Dirigeant principal de l’entreprise.

En tant que Manager de SADISUC, ma mission consiste à assurer le pilotage et le développement des activités de l’entreprise en conformité avec les objectifs clés du plan de relance. À savoir : 

  • À court terme, la stabilisation de l’activité de transformation de sucre.
  • À moyen terme, la mise en œuvre du plan de diversification qui a pour but de positionner SADISUC comme le leader du marché de la production des ingrédients culinaires de base en zone CEMAC, à l’horizon 2030.

J’exerce pleinement cette mission en parallèle à ma fonction d’Associé du Cabinet AFRIK’GENESIS.  

Quels commentaires pouvez-vous faire sur les activités de SADISUC sur l’exercice 2023 en terme d’évolution et de croissance des parts de marché ?

Les parts du marché de la distribution du sucre alimentaire sont conditionnées et indirectement déterminées par les quotas annuels d’importation de la matière première qui sont délivrés par le Ministère des Finances, sur recommandation du Ministère du Commerce.

Entre 2019 et 2022, SADISUC a obtenu des quotas moyens annuels de 7.000 tonnes.
En 2023, pour la première fois de son histoire, l’entreprise a bénéficié d’un quota de 15.000 tonnes. Le 28 Mars dernier, SADISUC a obtenu une allocation de 17.000 tonnes au titre des autorisations d’importation de sucre (matière première) pour le compte de l’année 2024. 

Notre challenge réel consiste désormais à assurer le financement de nos importations pour réaliser l’ensemble de notre quota annuel, tout en maintenant nos standards de Qualité afin de consolider la présence de nos produits de marque DOLCE sur l’ensemble du territoire camerounais.  

Quelles sont les niches d’opportunités les plus prometteuses que votre Cabinet identifie actuellement sur le marché ?

La photographie actuelle de l’économie camerounaise présente une palette d’opportunités, principalement dans le secteur industriel. En marge des nouvelles unités de transformation qui voient le jour, plusieurs métiers supports tels que la supply chain, le transport ou l’assistance à maîtrise d’ouvrage ont également vocation à améliorer la qualité de leur offre. Du point de vue du Cabinet, ces métiers connexes constituent des niches pour du conseil en optimisation de la performance globale des organisations. Par ailleurs, la règlementation portée par les principaux organes de tutelles (Ministère de l’industrie, Ministère de l’énergie, ANOR, API, autorités de régulation, etc.), conduit les professionnels autant que les supports techniques des industries à solliciter l’accompagnement d’experts pour se conformer aux exigences en vigueur.

De plus, notre expérience de conseil auprès de clients ayant subi l’impact des crises endogènes et exogènes précédemment évoquées (covid-19, guerre en Ukraine, conflit au moyen orient, accroissement de la pression fiscale, augmentation du coût de l’énergie, incertitude sur les transitions politiques dans les pays africains, etc.), nous emmène aujourd’hui à penser qu’il est impératif pour les entreprises de se faire accompagner dans deux domaines critiques :

  1. L’analyse et la veille stratégique et concurrentielle.
  2. L’optimisation des processus et des coûts.

AFRIK’GENESIS travaille à améliorer et mieux faire connaitre son offre en rapport avec ces deux orientations, au profit des entreprises et organisations exerçant dans la zone CEMAC.

Propos recueillis par André Noir

Rédaction
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