(BFI) – Géant des solutions de paiement, Visa sera à nouveau le partenaire de la Confédération africaine de football (CAF) pour la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2024 qui se tiendra en Côte d’Ivoire en janvier prochain. Vice-présidente senior et directrice de la société américaine pour l’Afrique subsaharienne, Aida Diarra dévoile en exclusivité à Forbes Afrique les contours de cette collaboration et ses enjeux.
Dans le cadre de la prochaine édition de la CAN, vous avez officialisé un partenariat avec la Confédération africaine de football (CAF). Quels sont les termes de cet accord ?
Ce partenariat est constitué d’un accompagnement du tournoi des hommes et de celui des femmes d’ici à 2026. Ce que nous avons ajouté cette fois-ci, et qui est particulièrement intéressant pour nous, c’est notre participation dans l’émergence de 20 000 écoles de football à travers le continent, avec pour objectif de capitaliser sur un sport qui est très populaire pour le développer à ses racines, mais aussi de soutenir la population africaine, notamment sa jeunesse, à travers une éducation financière inclusive.
Concrètement, en quoi cela consiste-t-il ?
Par exemple, nous avons récemment ouvert un centre d’innovation à Nairobi au Kenya, avec pour ambition de co-créer avec nos partenaires de nouvelles solutions de paiement, et c’est autour de ces outils-là que nous concentrons nos efforts. Lorsqu’on regarde aujourd’hui le nombre de petits marchands qui n’ont pas accès aux paiements digitaux, il apparaît pour nous essentiel de les inclure dans cet écosystème afin de les inciter à offrir leurs services et leurs solutions de manière digitale. Il s’agit de favoriser l’inclusion et l’éducation financière en leur fournissant des outils qui leur permettent de mener à bien leurs activités, tout en ayant accès aux crédits et aux assurances. En somme, notre stratégie consiste à créer les fondations d’un écosystème de paiement en offrant à nos consommateurs la possibilité d’utiliser des instruments adéquats, que ce soit au niveau des points de vente, mais aussi de manière digitale, à travers l’e-commerce.
Quelles sont les attentes spécifiques de Visa pour cet événement sportif majeur sur le continent ?
Le football constitue une plateforme extraordinaire qui représente pour nous une opportunité de pouvoir mettre en lumière les nouvelles technologies que nous apportons au niveau du continent. Cette année, il y aura cette dimension d’inclusion financière fondamentale qui servira de base à tout ce qui est numérisation des paiements, car malheureusement, en Afrique, une partie importante des paiements s’effectue encore en espèces. Or, cette pratique de dépense engendre des opportunités manquées, comme la démultiplication des services financiers, non seulement pour le consommateur, mais aussi pour le marchand, qui ne peuvent avoir accès ni aux crédits ni aux assurances étant donné que ces types de paiement ne sont pas formalisés. Notre parrainage dans le cadre de la CAN 2024 nous permet de mettre en avant notre agenda digital avec nos partenaires bancaires, nos fintech et nos marchands, qui sont malheureusement encore exclus de l’écosystème financier formel.
Comment votre entreprise prévoit-elle d’exploiter ce partenariat avec la CAN 2024 pour renforcer sa présence et sa visibilité en Afrique ?
Pour nous, ces investissements et ces accompagnements représentent avant tout un bénéfice pour la communauté et l’écosystème africain des paiements. Par exemple, dans le cas de la Côte d’Ivoire, nous allons déployer de manière
plus agressive cette nouvelle technologie qui consiste à utiliser un téléphone comme outil de paiement, permettant d’augmenter la capacité de nos marchands à accepter des paiements qui soient financièrement abordables pour eux. Nous avons déjà lancé plusieurs projets pilotes en Afrique, et la CAN nous donnera justement l’opportunité de développer cette technologie dans tous les pays qui participent à ce tournoi, ainsi qu’auprès de toutes les personnes qui viendront en Côte d’Ivoire pour cette compétition.
La sécurité des transactions est un aspect clé dans le secteur des paiements électroniques. Comment le groupe Visa compte-t-il renforcer la sécurité des transactions financières liées à la CAN 2024 ?
La sécurité est au cœur de notre action, que ce soit dans le contexte de la CAN ou, plus largement, en Afrique. En effet, grâce à nos partenaires et aux nouvelles technologies que nous utilisons, chaque transaction traitée par notre écosystème est protégée. Pour ce faire, nous avons investi plus de 10 milliards de dollars (plus de 9,4 milliards d’euros). Un financement important qui démontre que la sécurité des transactions représente un domaine fondamental de notre stratégie, ce pour le bénéfice de nos clients.
Existe-t-il des initiatives spécifiques ou des programmes que Visa prévoit de lancer en marge de cet événement sportif pour engager les communautés locales et soutenir le développement du football sur le continent ?
Le partenariat que nous avons conclu avec la CAF reste au cœur de notre implication. Notre stratégie consiste à nous focaliser sur des événements clés afin de poursuivre un effort qui existe déjà sur le continent. Pour vous donner un exemple concret, nous collaborons avec la filière du cacao et les petites et moyennes entreprises par l’intermédiaire du ministère du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des PME, avec lequel nous réfléchissons à la façon dont nous pourrions numériser cet écosystème en particulier.
Outre votre partenariat avec la CAF, quelle(s) autre(s) stratégie(s) comptez-vous déployer pour développer votre présence sur le marché africain ?
Nous nous sommes engagés à investir plus de 1 milliard de dollars (plus de 940 millions d’euros) sur le continent dans les cinq prochaines années, afin de nous rapprocher de nos clients avec l’ouverture de bureaux régionaux – nous en comptons 10 aujourd’hui. Il s’agit donc de déployer les technologies dont nous disposons dans les pays où nous sommes implantés, et d’installer nos infrastructures là où cela s’avère nécessaire. Tout cela pour mettre en place des solutions de paiement abordables pour nos clients. En ce moment, nous privilégions le développement d’une politique d’acceptation à un coût qui soit équilibré pour notre écosystème, et adapté à nos clients qui effectuent majoritairement leurs paiements en recourant au téléphone.
In Forbes Afrique