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Mise en place d’un projet d’interconnexion des réseaux électriques à 557,5 milliards Fcfa

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Les gouvernements tchadien et camerounais ont procédé, le 21 novembre 2023 à Yaoundé, la capitale du Cameroun, au lancement officiel du Projet d’interconnexion des réseaux électriques du Cameroun et du Tchad (Pirect). Le lancement de ce projet ouvre la voie à l’étape suivante, qui n’est autre que la contractualisation des entreprises, en vue du démarrage effectif des travaux sur le terrain, a précisé Victor Mbemi Nyankga, le Directeur Général de la Société nationale de transport de l’électricité (Sonatrel) au Cameroun, entreprise publique qui pilote le projet côté camerounais.

Le projet est « stratégique, tant pour le Cameroun que pour le Tchad », selon Ousmane Diagana, le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. La banque mondiale est par ailleurs le plus gros financier du projet, qui sera livré au cours de l’année 2027 selon les prévisions des parties.

Il coûtera 557,5 milliards de FCFA au total, financé par la Banque mondiale (385 millions de dollars, soit 231,7 milliards de FCFA au cours actuel du dollar), la Banque africaine de développement (258 millions d’euros, soit 169,2 milliards de FCFA), la Banque islamique de développement (123 millions d’euros, soit 80,7 milliards de FCFA), l’Union européenne (30 millions d’euros, soit 19,7 milliards de FCFA), et les deux États (93,5 millions de dollars pour le Cameroun, soit 56,2 milliards de FCFA).

Au Cameroun, le projet est divisé en deux composantes. Cofinancée par la Banque mondiale (BM) et la Banque islamique de développement (BID), la composante une consiste à « construire 524 km de ligne aérienne double terne de 225 KV entre Ntui (région du Centre) et Wouro Soua (région de l’Adamaoua) ; construire quatre postes de transformation dans les localités de Ntui, Yoko (Centre), Tibati (Adamaoua) et Wouro Soua ; alimenter 110 villages dans les régions du Centre et de l’Adamaoua, dans le cadre du renforcement des mesures sociales », détaille l’unité de coordination du Pirect.

À côté de cette composante, qui permettra d’interconnecter le réseau interconnecté Sud (RIS), qui regroupe six régions sur les 10 que compte le Cameroun, au réseau interconnecté Nord (RIN), qui regroupe les trois régions septentrionales du pays, la 2e composante permettra au Cameroun de devenir exportateur de l’électricité, en fournissant 100 MW au Tchad. Ces exportations se feront à partir du barrage de Nachtigal, d’une capacité de production de 420 MW, actuellement en construction dans la région du Centre du Cameroun.

Cette partie des travaux, financée entièrement par la Banque africaine de développement (BAD), consistera, apprend-on officiellement, à « construire 566 km de ligne aérienne de 225 kV à partir de Wouro Soua jusqu’au Tchad, en passant par Garoua (région du Nord du Cameroun), Maroua (Extrême-Nord) et Kousseri (Extrême-Nord), sur un total de 804 km ; construire deux postes de transformation à Garoua et Kousseri, sur un total de cinq postes ; alimenter 409 localités au Cameroun dans les régions de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord, sur un total de 478 localités ».

Qualifié de « tournant décisif pour l’intégration énergétique en Afrique centrale » par Gaston Eloundou Essomba, le ministre camerounais de l’Eau et de l’Énergie, ce projet permettra au Cameroun et au Tchad d’inaugurer le marché commun de l’électricité dans la sous-région Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale), tant prôné par le Pool énergétique de l’Afrique centrale (PEAC).

De ce point de vue, le DG de la Sonatrel croit savoir que l’initiative camerouno-tchadienne pourrait intéresser d’autres pays de la Cemac et même le Nigéria (avec qui le Cameroun est déjà en discussion pour l’exportation de l’électricité, NDLR), qui pourraient à leur tour rejoindre le marché commun de l’électricité que se préparent à lancer le Cameroun et le Tchad, en se connectant aux points d’interconnexion du projet.

Ousmane Diagana a saisi l’occasion du lancement officiel du Pirect pour dire les bonnes dispositions de la BM à participer au projet de construction du barrage de Kikot (500 MW), « pour accompagner le Cameroun dans la réalisation de son potentiel énergétique ».

Rédaction
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