(BFI) – La Banque africaine d’import-export (Afreximbank) a procédé à la nomination de Marlene Ngoyi au poste de directrice générale du Fonds pour le développement des exportations en Afrique (FEDA), filiale de la banque axée sur le développement. Emmanuel Assiak a été nommé Chief Investment Officer, selon un communiqué de l’institution publiée vendredi 13 mai 2022.
Expert financier, Marlène Ngoyi a fait ses armes aux Etats-Unis avant de se consacrer au continent africain avec une dernière escale chez le groupe gabonais BGFIBank notamment aux commandes de sa filiale en République démocratique du Congo (RDC). Désormais, elle va présider aux destinées du Fonds pour le développement des exportations en Afrique (FEDA), en qualité de CEO.
Marlène Ngoyi est la nouvelle CEO du Fonds pour le développement des exportations en Afrique (FEDA), filiale de la Banque africaine d’Import-Export (Afreximbank), dont la mission est de fournir des capitaux de croissance aux entreprises exportatrices, annonce l’institution financière. C’est une montée en puissance pour cet expert financier, originaire de la République démocratique du Congo (RDC), qui manie les chiffres depuis 17 ans. Après son départ de la tête de BGFIBank RDC il y a un an, elle s’est davantage rapprochée d’Afreximbank en rejoignant le conseil d’administration de PAPSS, sa plateforme panafricaine de paiement commercial.
Formée à l’école américaine, Marlène Ngoyi est diplômée en économie, finance et administration des affaires de l’Université Bentley et de Harvard Business School. Elle évolue d’abord au pays de l’Oncle Sam dans le private equity, passant notamment chez des grands noms comme Merrill Lynch au début des années 2000 alors que la firme est la « star » de Wall Street.
L’aventure africaine démarre en 2009, lorsque Marlène Ngoyi intègre depuis Washington un Fonds dédié à l’investissement dans les entreprises des marchés émergents, afin de tirer le développement économique et améliorer les standards locaux de vie. Une année plus tard, la Congolaise quitte les buildings américains et s’installe au Kenya pour piloter les deals est-africains d’un fonds local de capital-investissement. Repérée par le Gabonais Henri-Claude Oyima, cette banquière issue de la diaspora intègrera plus tard le premier groupe bancaire d’Afrique centrale pour diriger sa banque d’investissement, BGFI Investment Bank. Elle y a mené la levée de plus de 4 milliards de dollars en faveur d’entreprises et gouvernements avant de devenir le numéro deux de la filiale européenne. C’est en mars 2018 que Marlène Ngoyi est appelée à voler au secours de la filiale congolaise, alors en difficulté avec en plus une image écornée car citée dans de présumées affaires de blanchiment d’argent. A ce poste, on lui crédite notamment le redressement financier de l’entité et l’obtention d’une certification anti-blanchiment.
Désormais à la tête du FEDA, Marlène Ngoyi va devoir piloter l’accompagnement financier des entreprises des pays membres d’Afreximbank, opérant dans le domaine de l’export et issues des secteurs tels que les services financiers, la technologie, les biens de consommation et de détail, la fabrication, le transport et la logistique, mais aussi l’agroalimentaire et les infrastructures auxiliaires facilitant le commerce dont les parcs industriels. Le moment est crucial, puisqu’après la crise mondiale, les acteurs cherchent de nouveaux relais de croissance et à exporter plus de valeur ajoutée.
Créé en 2019, le FEDA a été quelque peu freiné dans son agenda suite à la pandémie de Covid-19 qui a paralysé le commerce mondial comme jamais auparavant. Parmi les pays ayant déjà ratifié l’accord de création du Fonds à ce stade figurent le Togo, la Mauritanie, la Guinée, le Soudan du Sud et le Rwanda qui abrite le siège de l’organisation. Désormais, il s’agira aussi pour la nouvelle patronne de porter la mission du FEDA auprès des autres pays-membres d’Afreximbank pour susciter leur adhésion à l’accord de création et poursuivre les efforts en faveur du commerce intra et extra-africain et surtout d’un export africain à valeur ajoutée.
Elise Nguélé