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L’Union Africaine veut accélérer le développement des infrastructures à travers l’Afrique

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Les chefs d’État s’engagent à mettre en œuvre des réformes politiques visant à tirer parti du capital institutionnel, tel que les fonds de pension, les fonds souverains et les fonds d’assurance.

L’annonce a été faite lors du Sommet de Luanda sur le financement des infrastructures. Évènement au cours duquel João Lourenço, président de la République d’Angola, a rappelé que l’« Afrique doit financer son propre avenir en mobilisant nos ressources collectives pour construire les routes, les réseaux électriques et les réseaux numériques qui relieront nos marchés, dynamiseront nos industries et autonomiseront nos populations ».

La première phase de la facilité se concentrera sur cinq projets prioritaires, qui seront suivis de six autres, couvrant les secteurs de l’énergie, des transports, de l’eau et des nouvelles technologies. Ensemble, ils représentent un effort à l’échelle du continent visant à renforcer la connectivité et à libérer le potentiel économique en Afrique du Nord, de l’Ouest, de l’Est, du Centre et du Sud. Tous les projets s’inscrivent dans le cadre du Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA) et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine.

La Facilité prévoit un engagement initial pouvant atteindre 1,5 milliard de dollars pour le financement des projets, dont jusqu’à 100 millions $ pour la préparation des projets, une fois les processus institutionnels et techniques nécessaires achevés.

Conçue comme une plateforme de coordination continentale, la Facilité comble le fossé entre la préparation des projets et leur financement, promeut des cadres d’investissement normalisés et facilite les solutions de financement mixte. Elle sert également de preuve de concept pour la création éventuelle du Fonds de développement de l’Union africaine, renforçant ainsi la capacité de l’Afrique à structurer et à diriger son propre financement des infrastructures.

D’autres accords signés

S’exprimant à cette occasion, Samaila Zubairu, président de l’AAMFI, a déclaré que cette initiative « concrétise l’ambition collective de l’Afrique de prendre en charge son propre financement du développement ». Selon le PDG de l’AFC (Africa Finance Corporation), à la faveur de cette facilité, les partenaires mettent en place « un cadre cohérent pour la mise en œuvre des infrastructures et démontrons notre capacité à définir, concevoir et financer les projets qui transformeront le paysage économique africain ».

Avis partagé par Nardos Bekele-Thomas, directrice générale de l’AUDA-Nepad, qui a souligné l’alignement de la facilité sur le programme de transformation à long terme de l’Union africaine : « Le mécanisme incarne l’appropriation africaine en action : un pont pratique vers la mise en œuvre du Fonds de développement de l’Union africaine et un témoignage de notre détermination à réaliser l’Agenda 2063 grâce à des solutions d’infrastructure innovantes, collaboratives et durables. »

Un accord-cadre de coopération sera officiellement signé en marge de la 39e session ordinaire de l’Assemblée de l’Union africaine, en février 2026 à Addis-Abeba, en Éthiopie.

À noter que l’AUDA-Nepad a signé un deuxième protocole, conclu avec l’Association africaine de la Sécurité sociale (ASSA) ; il vise à canaliser les fonds de pension africains vers le financement des infrastructures. Et prévoit une étude de faisabilité sur un Fonds de développement des infrastructures pour l’Afrique (IDFA).

Enfin, un troisième mémorandum, signé avec le consortium CATA Energy, porte sur la transition énergétique continentale. Il prévoit la création du Fonds PPP pour la transition verte en Afrique et le soutien à la Phase III du Plan directeur des systèmes électriques continentaux (CMP).

Vers un changement structurel

Le troisième Sommet sur le financement du développement des infrastructures en Afrique a permis de mobiliser 18 milliards $ pour soutenir des projets structurants dans les transports, l’énergie, l’eau et le numérique.

Plus précisément, ces fonds iront à 38 projets jugés « bancables » et onze initiatives relevant du Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA). Le sommet « a démontré la capacité de l’Afrique à planifier, financer et jeter les bases de sa propre prospérité », s’est félicitée la commissaire de l’Union africaine aux Infrastructures et à l’Énergie, Lerato Mataboge. Au cours de l’événement, les dirigeants africains ont insisté sur la nécessité d’un changement structurel pour combler le déficit annuel de financement des infrastructures, évalué entre 130 et 170 milliards $. Ils ont réaffirmé leur engagement à renforcer la préparation de projets bancables pour attirer davantage d’investissements.

Dans leur déclaration, les chefs d’État s’engagent à mettre en œuvre des réformes politiques visant à tirer parti du capital institutionnel, tel que les fonds de pension, les fonds souverains et les fonds d’assurance à travers le programme « 5 % Agenda » de l’AUDA-Nepad. Ce programme encourage l’allocation de 5 % des actifs de ces fonds à des projets d’infrastructures.

Placide Onguéné

Rédaction
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