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L’Union Africaine alerte sur une hausse de la dette africaine

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S’exprimant lundi 10 novembre 2025 à Addis-Abeba, capitale de l’Ethiopie, lors du Dialogue de haut niveau G20-Afrique sur la viabilité de la dette, le coût du capital et les réformes du financement, Mahamoud Ali Youssouf (photo), président de la CUA, par la voix de la commissaire de l’UA chargée de l’économie, du commerce, du tourisme, de l’industrie et des mines, Francisca Tatchouop Belobe, a indiqué que pour la seule année 2024, le service de la dette avait dépassé $70 milliards, absorbant une part croissante des recettes publiques et réduisant les marges de manœuvre budgétaires.

« Aujourd’hui, de nombreux gouvernements africains consacrent davantage de ressources au service de la dette qu’à l’investissement dans le développement humain, et environ 57% de la population africaine vit dans des pays où le service de la dette dépasse les dépenses sociales », a-t-il affirmé.

Ali Youssouf a déclaré que la dette publique africaine est passée d’environ $120 milliards en 1990 à près de $1 800 milliards aujourd’hui, soit environ les deux tiers du PIB du continent. Parallèlement, la hausse des coûts du service de la dette détourne des ressources déjà limitées dans des économies fragiles dont la croissance annuelle peine à atteindre 3 à 4%.

« Ces pressions soulignent l’urgence d’une action collective pour rétablir la viabilité de la dette et améliorer l’accès de l’Afrique au capital à des conditions plus équitables », a réaffirmé le président. Selon lui, le défi auquel l’Afrique est actuellement confrontée n’est pas seulement un problème africain, mais aussi une faille systémique de l’architecture financière mondiale. « Il s’agit d’un système conçu pour un monde qui n’a plus lieu d’être, un système qui évalue la solvabilité à l’aide de critères biaisés et perpétue les inégalités structurelles », a déclaré M. Youssouf.

Le défi, a-t-il ajouté, n’est pas seulement de gérer la dette, mais de repenser l’architecture financière qui perpétue ce déséquilibre. Il a déclaré qu’un nouveau pacte financier reconnaissant la responsabilité partagée de l’Afrique est nécessaire pour bâtir une économie mondiale plus équitable. Le G20 a le mandat et la responsabilité morale, en tant que principale plateforme de coopération économique mondiale, de montrer la voie en transformant cette architecture.

Sous la présidence sud-africaine, le G20 a pris des mesures importantes pour renforcer la voix de l’Afrique, a-t-il affirmé. La création du Groupe d’experts sur l’Afrique est un signal fort : passer de la consultation à la co-création, de l’inclusion à une influence réelle.

Le dialogue de haut niveau en cours offre l’occasion de remettre en question des idées reçues, d’identifier des solutions concrètes et d’élaborer un programme pour un accès plus équitable au financement et des réformes significatives.

Rédaction
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