(BFI) – Dans le cadre de la cérémonie solennelle d’investiture du Président George Elombi à la tête de la banque africaine d’import-export (Afreximbank) tenu ce samedi 25 octobre 2025 dans la nouvelle capitale administrative du Caire en Egypte, « Permettez-moi de saluer les réalisations du Professeur Benedict Oramah et souhaiter plein succès au Dr George Elombi, nouveau Président d’Afreximbank » a indiqué Louis Paul Motaze, Ministre camerounais des Finances.
La cérémonie d’investiture et de prestation de serment du Dr Georges Elombi, élu 4ème Président de la Banque africaine d’import-export Afreximbank, s’est tenu ce samedi au Centre de congrès St. Regis Al Masa au Caire, en Égypte. Cette cérémonie marque une transition historique pour l’institution, avec un bilan de la précédente décennie et une vision ambitieuse pour accélérer le commerce intra-africain et la prospérité continentale.
Prenant la parole à cette cérémonie solennelle, Louis Paul Motaze, ministre des Finances du Cameroun a salué les réalisations du président sortant pour l’Afrique en général et pour le Cameroun en particulier. « Pour le Cameroun, vos actions n’ont pas été superficielles : elles se sont traduites par un soutien concret et décisif. Vous avez accompagné nos efforts de développement, renforcé notre résilience et soutenu nos ambitions » a indiqué le membre du gouvernement camerounais. Citant des exemples notamment le financement de la Banque pour le développement du terminal à conteneurs du Port Autonome de Douala à hauteur de près de 80 millions d’euros, renforçant ainsi son rôle de hub régional et facilitant les échanges sous-régionaux. La banque a investi 53 millions d’euros (34,7 milliards de francs CFA) dans l’électrification rurale, permettant ainsi à plus de 200 localités d’accéder à l’électricité. Elle a également renforcé les finances publiques du Cameroun grâce à plusieurs opérations majeures entre autre un prêt de 200 millions d’euros (131 milliards de francs CFA) en janvier 2024 pour couvrir le financement des infrastructures ; puis, en juillet 2025, une innovation majeure : 300 millions d’euros (200 milliards de francs CFA) injectés dans des opérations d’Obligations Assimilables du Trésor grâce à un mécanisme unique de conversion euro-FCFA avec la BEAC ; enfin, en juillet 2025, 381 millions d’euros (250 milliards de francs CFA) par le biais d’un prêt direct d’une banque locale avec la garantie d’Afreximbank.
Des accompagnements directs et indirects qui ont permis au pays de se transformer dans des secteurs divers bien que des efforts restent à fournir. S’agissant du Dr George Elombi, le ministre a indiqué que « votre élection n’est pas seulement une transition institutionnelle. C’est une promesse, une source d’espoir, l’expression de la confiance que l’Afrique vous accorde ».
Une investiture qui intervient à un moment où le contexte international connaît de profondes mutations. Les économies africaines évoluent dans un environnement mondial incertain, marqué par un ralentissement de la croissance mondiale, une inflation persistante, des prix élevés des matières premières, un endettement important, des tensions géopolitiques et les effets du changement climatique. À cela s’ajoutent des défis structurels spécifiques au continent, à savoir une dépendance excessive aux exportations de matières premières, une base industrielle faible, des infrastructures inadéquates et des contraintes d’accès au financement.
Pourtant, au cœur de ces défis se trouvent d’immenses opportunités : une population jeune et dynamique, un potentiel agricole considérable, une transition numérique en cours et une volonté commune de bâtir une Afrique intégrée et prospère.
Dans son plaidoyer, Louis Paul Moatze a présenté le Cameroun comme étant un pays fort, résilient et résolument tourné vers l’avenir. « Notre économie connaît une croissance soutenue, estimée à plus de 4 % en 2025, et devrait se renforcer dans les années à venir. Notre dette publique, maîtrisée à environ 42 % du PIB, reste bien en deçà du seuil de 70 % fixé par la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, gage de notre rigueur et de notre prudence. À cette force macroéconomique s’ajoute un atout géostratégique : carrefour de l’Afrique centrale, ouvert sur le golfe de Guinée, doté de ports modernes à Douala et Kribi, et d’un immense potentiel agricole, minier, énergétique et industriel. Nos réformes structurelles, allant de la modernisation du cadre fiscal à la digitalisation des services publics, rendent notre environnement chaque jour plus attractif et compétitif. Nous appelons donc Afreximbank à nous accompagner. Ensemble, nous pouvons transformer ce potentiel en richesse, ces espoirs en réalité, et inscrire notre partenariat dans une dynamique de prospérité partagée pour toute l’Afrique » a-t-il conclu.
Bertrand Abégoumégné, envoyé spécial au Caire
