(BFI) – En un an depuis son lancement lors de la COP 27, l’Initiative de la Banque verte africaine a lancé la création de quatre banques vertes et a contribué à la capitalisation de la facilité d’investissement verte du Rwanda dans le cadre de sa mission visant à aider l’Afrique à surmonter ses problèmes de financement climatique.
La Banque Africaine de Développement (BAD), via l’Initiative de la Banque verte africaine, a lancé la création de quatre banques vertes en Afrique. Une réponse innovante au déficit persistant de financement climatique, constaté lors de chaque conférence de la COP.
En mettant en place des mécanismes de financements verts au sein des institutions financières au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Maroc et en Égypte, l’initiative ambitionne de doter les banques locales des compétences techniques nécessaires pour attirer des financements climatiques, tant auprès d’investisseurs internationaux que nationaux.
En mai, la BAD a annoncé le lancement des premières banques vertes en Afrique, grâce à un partenariat avec des institutions financières en Côte d’Ivoire, la Banque Nationale d’Investissement (BNI), et au Bénin, La Caisse des Dépôts et Consignations du Bénin (CDC Bénin). En décembre, elle s’associera à des institutions financières au Maroc et en Égypte, pour lancer des banques vertes en Afrique du Nord.
Audrey-Cynthia Yamadjako, coordinatrice de l’Initiative de la Banque verte africaine, a déclaré : « Le fait que les gouvernements africains et les institutions financières fassent des banques vertes une priorité montre que l’Afrique prend en main ses besoins de financement climatique. D’ici 2030, le financement estimé nécessaire pour que les pays africains respectent leurs contributions déterminées au niveau national (NDC) dans le cadre de l’accord de Paris s’élèvera à environ 2,8 milliards de dollars. Nous ne pouvons plus attendre pour résoudre le manque de financement climatique en Afrique ».
Bien qu’elle soit l’une des régions les plus vulnérables au climat dans le monde, l’Afrique ne reçoit que 3% du financement climatique mondial. Cela rend le continent de plus de 1,4 milliard de personnes extrêmement vulnérable aux chocs climatiques mortels, car les projets résilients et adaptés au climat ne peuvent pas être déployés au rythme requis.
Les pays développés ont promis 100 milliards de dollars par an pour aider ceux en développement à lutter contre le changement climatique à la COP 15 en 2009, mais ce financement tarde à venir. Des incertitudes demeurent sur l’éventualité d’une évolution de cette situation lors de la prochaine COP 28 à Dubaï. En réponse à ce manque de financement, l’Initiative de la Banque verte africaine prévoit de déployer un grand nombre de banques vertes à travers le continent au cours des prochaines années.
Les banques vertes ou facilités d’investissement vert sont des instruments de financement mixtes placés dans des institutions financières existantes ou créés de toutes pièces, qui ont la capacité technique et financière d’attirer des financements climatiques auprès d’investisseurs internationaux et locaux. Ces mécanismes, par leur nature hybride, transcendent les contraintes traditionnelles inhérentes à l’investissement. En résulte une valorisation accrue des projets climatiques potentiels, les rendant non seulement plus attrayants aux yeux des bailleurs de fonds, mais aussi sensiblement moins risqués pour les acteurs du secteur financier dédié au climat.
Le défi n’est pas tant l’absence de financements climatiques au niveau mondial une idée reçue courante mais bien la nécessité pour les institutions et gouvernements africains de développer des stratégies climatiques claires qui incluent des modèles de finance mixte pouvant dérisquer les investissements pour permettre la participation du secteur privé. En plus de la mise en place de nouveaux instruments climatiques dans les institutions partenaires, l’initiative aidera également à financer les banques vertes publiques déjà existantes.
En octobre, la BAD en collaboration avec le Fonds vert pour le climat, a aidé à lever des fonds concessionnels pour la banque verte du Rwanda, Ireme Invest, ainsi qu’ à la capitalisation totale de 142 millions de dollars de la banque par des agences de développement, dont le Danida du Danemark, l’Agence française de développement (AFD), le Bureau des affaires étrangères, du Commonwealth et du développement du Royaume-Uni (FCDO) et l’Agence suédoise de coopération internationale pour le développement (SIDA) de la Suède, ainsi que le Fonds mondial de partenariat pour le climat (GCPF) et la Banque européenne d’investissement (EIB).
D’ici 2030, l’Initiative de la Banque verte africaine ambitionne de soutenir la création d’un écosystème de facilités d’investissement évalué jusqu’à 1,5 milliard de dollars à travers tout le continent. L’ensemble de ces actions vise à ce que chaque banque verte puisse lever des fonds destinés à des projets climatiques transformateurs, positionnant ainsi l’Afrique dans une situation nettement plus avantageuse pour affronter le changement climatique.
À propos de l’Initiative de la Banque verte africaine
L’Initiative de la Banque verte africaine est une initiative clé qui a été mise en place par la Banque Africaine de Développement (BAD) comme une solution réalisable et réaliste au manque de financement climatique en Afrique. Elle a été lancée à la COP 27 en Égypte et vise à déployer un grand nombre de banques vertes à travers le continent au cours des prochaines années.