AccueilFinanceBanquesL’industrie financière africaine en quête d’un « nouvel équilibre » à Lomé

L’industrie financière africaine en quête d’un « nouvel équilibre » à Lomé

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(BFI) – La deuxième édition de l’Africa Financial Industry Summit réunit plus de 600 dirigeants de la finance continentale, dans un contexte de bouleversements sectoriels majeurs. Objectif : élaborer des solutions et s’armer collectivement face aux crises.

« Ce moment de recomposition laisse entrevoir un paysage financier transformé. Ce futur, nous le construirons ensemble. Je m’adresse à vous avec une conviction forte : l’avenir de la finance africaine se construira sur la collaboration étroite entre les pouvoirs publics et le secteur financier », a martelé le président Faure Gnassimbe en ouverture du Africa Financial Industry Summit, ce 28 novembre à Lomé, soulignant l’impact des crises sanitaire, financière et énergétique sur le secteur financier africain.

La première édition physique de l’AFIS – dix-huit mois après l’édition inaugurale organisée en ligne – intervient une décennie après la création de l’Africa CEO Forum, devenue une « plateforme au service du secteur privé pour en faire le moteur de notre croissance et pour accélérer l’intégration régionale en Afrique », a rappelé Amir Ben Yahmed, directeur général de Jeune Afrique Media Group (JAMG).

Solutions durables

L’objectif du sommet de Lomé, qui réunit plus de 600 leaders, banquiers, assureurs, régulateurs, gouverneurs de banques centrales, décideurs publics, innovateurs et dirigeants de fintech, est de « faire en sorte que les conclusions du débat fournissent des solutions durables et concrètes, pour une industrie financière plus résiliente et plus compétitive à l’échelle internationale », a indiqué le patron de JAMG.

S’exprimant devant le demi-millier de participants installés dans l’auditorium de l’Hôtel 2-Février, le chef de l’État togolais a d’abord rappelé les bouleversements « financiers, sécuritaires, climatiques, inflationnistes et logistiques » qui frappent les économies et le secteur financier africain. Il a également mis l’accent sur sa confiance quant au fait qu’un « nouvel équilibre du marché s’imposera et que l’optimisme reviendra ».

Faure Gnassingbé a par ailleurs insisté sur la volonté de son pays – qui accueille de nombreuses institutions financières africaines, dont Ecobank, la BOAD, Oragroup , et la BIDC et Cica-Re –, de jouer sa partition au côté du secteur privé, dans la promotion d’un environnement des affaires attractif et la construction d’une banque de projets viables, et de tenir son rôle d’arbitre dans le développement d’investissements durables et responsables, ainsi que dans la promotion de l’innovation.

Pour sa part, Sergio Pimenta, vice-président Afrique de la Société financière internationale (IFC), coorganisatrice de l’AFIS, a noté que « les institutions financières peuvent être les moteurs de résilience et des catalyseurs de solutions face aux crises », citant entre autres leur contribution au soutien des micro, petites et moyennes entreprises (MPME), le financement du commerce, de la transition climatique et la transformation numérique, ainsi que la mise en place de deux initiatives d’une valeur de 1 milliard de dollars chacune,  dévolues respectivement au financement des PME et au redressement du commerce dans plusieurs économies africaines.

État d’esprit

Sur le sujet du commerce et des échanges intra-africains, plusieurs intervenants ont salué des réalisations récentes dans ce domaine avec l’instauration de l’ALEP et du PAPSS, visant respectivement à faciliter les investissements à travers le bourses africaines et les paiements entre pays du continent. « La première barrière aux échanges est l’état d’esprit », a estimé Ade Ayeyemi directeur général partant du groupe Ecobank, dont le siège est à Lomé.

Le dirigeant nigérian a toutefois insisté sur le besoin pour les régulateurs de réunir à la fois les fintechs, les banquiers, les opérateurs de télécoms afin d’élaborer ensemble des solutions aux besoins des populations et des économies, ce qui est également le thème et l’objectif de l’AFIS. « Nous devons avoir conscience de tout ce que nous pouvons réaliser si nous travaillons ensemble. Il faut comprendre les bases de la compétition, mais également celles de la coopération. C’est la coopération qui nous mènera à la ligne finale », a insisté le patron d’Ecobank.

Attractivité

« Notre souhait est que chacun reparte de ce sommet convaincu qu’un dialogue public-privé exigeant fera émerger une feuille de route à même de faire du secteur financier le moteur des transformations économiques dont notre continent a besoin », a indiqué Amir Ben Yahmed.

Une chose est certaine, ce rendez-vous se déroule dans un contexte d’optimisme dans l’industrie financière africaine. Comme l’a révélé Aristide Ouattara, associé de Deloitte en Côte d’Ivoire, « 65% des dirigeants sondés pensent que l’attractivité de l’industrie financière africaine est en hausse », a-t-il indiqué. L’AFIS s’achève le 29 et verra l’attribution de plusieurs récompenses aux acteurs les plus en pointe de la banque et de la régulation.

Rédaction
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