(BFI) – Dans le cadre de la cinquième revue de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit publiée ce mois d’août, le Fonds monétaire international (FMI) révèle que l’évolution de la dette bancaire (plus de 795 milliards de FCFA en 2019) de la Société nationale de raffinage (Sonara) du Cameroun est incertaine depuis que cette dernière a déclaré un moratoire unilatéral sur sa dette après l’incendie qui a détruit certaines de ses unités le 31 mai 2019.
« La situation des fonds propres et de la liquidité des banques principales est rendue incertaine par les interrogations liées à leur exposition à la Sonara. La mission [du FMI] souscrit à la décision des banques exposées à la Sonara de ne pas verser de dividendes cette année. La Sonara représente un risque considérable pour le système bancaire camerounais », écrit le FMI.
Il ajoute : « Un provisionnement total des expositions à la Sonara conforme à la réglementation de la Cobac absorberait plus de la moitié des fonds propres du système bancaire en l’espace de deux ans (150 milliards de FCFA de provisions obligatoires sur deux ans, sur un total de 280 milliards de FCFA de fonds propres réglementaires pour l’ensemble du système bancaire) ».
Pour pallier cette situation inquiétante, les autorités camerounaises entendent faciliter un accord sur le rééchelonnement de la dette de la Sonara envers les banques et les fournisseurs. Ce rééchelonnement, qui étalerait le remboursement sur cinq exercices budgétaires, comme proposé par la Sonara, contribuera à gérer l’impact sur les fonds propres et la rentabilité des banques.
« À ce jour, aucune tension n’a été constatée sur le système bancaire, mais les services du FMI recommandent aux autorités bancaires régionales de suivre la situation de près et de se tenir prêtes à riposter si des tensions venaient à se produire », indique la revue.
In Investir au Cameroun