(BFI) – A en croire les entreprises en activité dans la zone portuaire de Kribi, dans la région du Sud du Cameroun, les tarifs du péage sur l’autoroute de 38 Km qui dessert le port en eau profonde de la ville sont élevés. Cet avis a été donné le 29 mai 2023 à la délégation d’une trentaine d’experts de l’administration publique, qui effectue jusqu’à ce 30 mai 2023 une mission interministérielle au Port autonome de Kribi (PAK), à l’effet de rechercher les solutions pour l’amélioration de la compétitivité de la plateforme portuaire gérée par cette société d’État.
« Le coût important du passage par le péage de l’autoroute de contournement de Kribi constitue un frein pour l’attractivité du port de Kribi », peut-on lire dans le résumé de la visite guidée du port, au cours de laquelle la mission gouvernementale a pu recueillir les performances des entreprises installées dans la zone portuaire, ainsi que les difficultés rencontrées dans le cadre de leurs activités.
Investi au Cameroun rappelle que les tarifs du péage de cette autoroute construite par China Harbour Engineering Company (CHEC) ont été fixés par correspondance du ministre des Finances, Louis Paul Motazé, adressée le 20 juillet 2022 au directeur général de Kribi Highway Management. Il s’agit de la filiale de CHEC chargée de l’exploitation de l’autoroute, dans le cadre d’un contrat de partenariat public-privé de 30 ans avec l’État du Cameroun.
Dans le détail, pour circuler sur cette autoroute, les conducteurs de motocyclettes à trois roues déboursent 600 FCFA, contre 1 200 FCFA pour les conducteurs de pick-up et des véhicules de tourisme de moins de 9 places. Les chauffeurs de camionnettes et bus de transport de moins de 20 places payent 2 200 FCFA, contre 2 800 FCFA pour les conducteurs de camions moyens et bus de transport de plus de 20 places. Les chauffeurs des grands camions à quatre essieux ou plus, eux, déboursent jusqu’à 5 600 FCFA. En guise de comparaison, sur les axes routiers du pays, le prix du péage est fixé à 500 FCFA.
En plus de la cherté du péage sur l’autoroute Kribi-Lolabé, que les automobilistes préfèrent souvent éviter pour emprunter la route ordinaire également construite entre le port et la ville de Kribi, les entreprises de la zone portuaire ont évoqué comme autre difficulté majeure à la conduite de leurs activités, la dégradation de la route Kribi-Edéa. « L’état de cette route contribue au manque de fluidité du transport des conteneurs », apprend-on du compte rendu de la visite guidée du port par la mission interministérielle.
Cette mission s’est également laissée dire, apprend-on, que le retard accusé dans la réalisation des projets tels que la construction de la route Ebolowa-Kribi, du chemin de fer Mbalam-Kribi, ou encore de l’autoroute Kribi-Edéa, « joue un rôle négatif sur l’attractivité du port de Kribi, pour sa clientèle export camerounaise, mais aussi celle de l’hinterland (Tchad, RCA et Nord du Congo) ».