(BFI) – Alors que les prix des contrats futurs sur le cacao continuent de progresser, atteignant des niveaux records, les planteurs de Côte d’Ivoire, premier producteur mondial, se retrouvent dans une position d’attente. La prochaine fixation des prix d’ici avril déterminera l’impact de cette tendance sur leur revenu.
Historiquement, le prix garanti aux planteurs a suivi ou a été inférieur à celui de la grande saison depuis la nouvelle réforme du secteur en 2012. Pour le compte de l’actuelle campagne principale s’achevant en mars prochain, le prix minimum appliqué est de 1 000 Fcfa (1,6 $), un niveau en hausse de 11 % par rapport à 2022/2023 et représentant 60 % du prix CAF. Toutefois, cela ne reflète qu’environ 30 % des prix mondiaux actuels, le reste étant absorbé par la chaîne de commercialisation internationale.
Le 6 février, les cours du cacao à New York ont clôturé à 5 220 $ la tonne, plus que le double par rapport à l’année précédente à la même période, et proche du record de 5 379 $ la tonne de 1977. Depuis janvier, les prix ont augmenté de 24,4 %, avec une tendance à la hausse attendue.
Cette augmentation traduit des inquiétudes, sur une possible baisse de l’offre (en raison des chaleurs inhabituelles menaçant la production future) en Côte d’Ivoire et au Ghana, qui représentent jusqu’à 60 % de la production mondiale.
Pour la saison 2023/2024, les ventes à terme ont atteint 1,3 million de tonnes, contre une moyenne annuelle de 1,8 million avant la suspension des opérations par le régulateur, anticipant une réduction de la récolte.
Dans un tel contexte, il y a donc urgence à ce qu’une révision des politiques de prix soit opérée pour refléter équitablement la hausse des prix mondiaux à l’instar de ce qui se fait au Ghana, au Nigeria ou au Cameroun. Cela constitue non seulement une question de justice économique, mais aussi une stratégie pour sécuriser les futures productions et garantir la durabilité de la filière.
Les défis climatiques, notamment le harmattan ont dégradé les sols, nécessitant des investissements accrus de la part des planteurs pour maintenir la production de fèves. Avec plus de 80 % des champs de cacao gérés par des productions familiales de moins de 10 hectares, selon la Fondation FARM, l’augmentation des coûts de production pèse encore plus sur chaque planteur.
Ecofin