(BFI) – Comme il fallait s’y attendre, la COP 26 n’a pas été capable de mettre en place le dispositif planétaire qui permettrait de limiter à 1,5 % d’ici la fin de ce siècle la hausse des températures à la surface du globe. Elle a donc échoué comme tout le laissait prévoir avant même son ouverture, ce qui entraînera dans les années à venir une dégradation de l’air, une fonte des pôles et des glaciers, une élévation du niveau des océans, une aggravation de la sécheresse, une multiplication des crises qui mettront en péril le sort de l’humanité.
Ce qui est ici écrit ne saurait surprendre nos lecteurs puisque nous n’avons pas cessé tout au long des dernières années de tirer la sonnette d’alarme sur ce sujet et de prédire, dans les derniers mois, l’échec inévitable de la conférence de Glasgow. Mais, de façon pour le moins paradoxale, la COP qui vient de s’achever a eu au moins deux effets positifs dont nous allons tirer nous-mêmes de grands avantages : le premier a été la mise sur le devant de la scène planétaire du Bassin du Congo qui s’impose désormais comme le premier poumon de la planète et dont le Fonds bleu, créé à Oyo il y a quatre ans, est devenu l’organe essentiel; le second a été la montée en puissance de la société civile face à des Etats et des gouvernements incapables de se mobiliser pour lutter contre le dérèglement climatique, une irruption dans le débat mondial qui aura, lui aussi, des effets positifs à plus ou moins brève échéance.
Tirer de l’échec de Glasgow des conséquences positives n’a en vérité rien d’illusoire, contrairement aux apparences car le comportement pour le moins absurde des grandes puissances industrielles de l’hémisphère nord, qui sont responsables pour une très large part du dérèglement climatique mais refusent toujours d’en tirer les conséquences, ne peut qu’accélérer le réveil des peuples sur les cinq continents. Un réveil qui lui-même génèrera tôt ou tard des tensions entre le Tiers-Monde et les nations riches dont celles-ci ne mesurent ni la gravité, ni les conséquences pour leurs propres économies dont l’approvisionnement en matières premières dépend pour une large, très large part, des ressources naturelles du grand Sud.
N’oublions jamais que c’est l’éveil des populations de cette partie de la planète qui a permis la décolonisation il y a quelques soixante-dix ans.
Félix Victor Dévaloix