(BFI)- Jeudi 19 décembre 2024, Ernest Ndong Nguema a été nommé Directeur Général de Gab’Oil, remplaçant François Owono Messie. Sa nomination intervient dans un contexte particulièrement complexe pour cette entreprise publique, qui a vu trois DG se succéder en moins d’un an. Cette instabilité reflète les turbulences internes liées à des dérives financières, des malversations répétées et une gestion défaillante, qui ont miné la crédibilité de la société auprès des partenaires et de l’opinion publique.
Il faut dire que le nouveau DG lui-même arrive avec un passé controversé. Certaines voix soulèvent des interrogations sur sa capacité à mener à bien la réforme de Gab’Oil, au regard de certaines “casseroles” héritées de fonctions antérieures. Néanmoins, son expérience dans le secteur énergétique pourrait jouer en sa faveur pour redresser une entreprise en perte de vitesse. Son premier défi sera de restaurer la confiance, tant en interne qu’auprès des parties prenantes externes, tout en assainissant les finances de l’entreprise.
Ernest Ndong Nguema devra renforcer la transparence des opérations et instaurer des mécanismes de contrôle efficaces pour éviter de nouvelles dérives. Il devra également s’attaquer aux failles organisationnelles et élaborer un plan stratégique à long terme, visant à consolider la performance financière et opérationnelle de l’entreprise. Ces efforts nécessiteront une collaboration étroite avec les autorités publiques, mais aussi avec des partenaires privés, afin de repositionner Gab’Oil comme un acteur fiable et incontournable dans le secteur pétrolier national et régional.
Plus largement, cette nomination soulève des questions sur l’avenir même des entreprises publiques pétrolières au Gabon. En effet, la multiplication des structures opérant dans ce secteur, comme Gab’Oil, Pizolub ou encore la Société Gabonaise d’Entreposage de Produits Pétroliers (SGEPP), engendre une fragmentation qui peut nuire à l’efficacité et à la compétitivité globale du pays. Face à des défis communs liés à la gouvernance, aux coûts de fonctionnement élevés et à la transition énergétique, certains experts préconisent un modèle unifié.
Regrouper ces entités sous une même structure pourrait permettre d’optimiser les coûts, de coordonner les stratégies et d’améliorer les rendements, tout en renforçant le rôle du Gabon sur le marché pétrolier international. Une réflexion stratégique sur ce modèle intégré pourrait s’imposer comme une solution durable pour maximiser la contribution de ces entreprises à l’économie nationale.
Antoine Mboussi