(BFI) – Le sommet extraordinaire des Chefs d’Etat de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) du 16 décembre 2024 à Yaoundé s’est achevé par une série de mesures visant à éloigner le spectre d’une crise économique et financière. Ces mesures consistent à accélérer la mise en œuvre du Programme des Réformes Economiques et Financières (PREF-CEMAC) et à prévenir une accumulation de déséquilibres budgétaires et extérieurs.
Les finances publiques de la sous-région demeurent tributaires des cours des principaux produits de bases dont les fluctuations exposent les pays à des déséquilibres macroéconomiques importants marqués par une augmentation préoccupante du niveau de l’endettement et une aggravation des déficits budgétaires ainsi qu’une baisse substantielle des réserves extérieures.
Les hauts dirigeants de la CEMAC se sont engagés en faveur « de nouveaux efforts collectifs et concertés pour améliorer substantiellement le cadre macroéconomique de la sous-région, notamment en accélérant la diversification économique et la consolidation des finances publiques ».
L’engagement renouvelé des Chefs d’Etat de la CEMAC en faveur des réformes fait écho aux prescriptions de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA). Jean-Luc Mastaki, Directeur du Bureau sous-régional de la CEA pour l’Afrique centrale a indiqué que « les décisions prises par nos Chefs d’Etat confortent nos analyses et recommandations. Nous invitons nos pays à accélérer la mise en œuvre effective des politiques et des réformes économiques visant à promouvoir le développement de chaînes de valeur régionales, la diversification et l’industrialisation basées sur leurs ressources naturelles et tirées par le commerce, conformément à l’esprit du « Consensus de Douala ». La CEA appelle, par ailleurs, à davantage de mobilisation des ressources domestiques, à l’amélioration de la dépense publique et moins de recours à l’endettement par une bonne rationalisation. Nous appelons également à un cadre macroéconomique à visage humain. Car la perspective d’une réduction plus rapide et durable de la pauvreté dépend d’une croissance économique inclusive, étroitement liée à la création d’emplois de qualité, à la réduction des inégalités et à la mise en œuvre effective de systèmes de protection sociale ».
Jean-Luc Mastaki a ajouté : « Le sommet extraordinaire des Chefs d’Etat de la CEMAC augure de perspectives positives pour une accélération dans la mise en œuvre du PREF-CEMAC. Comme nous l’avions affirmé au Président de la Commission de la CEMAC, au cours de l’audience qu’il nous a accordée à Bangui en novembre dernier, notre Bureau sous-régional continuera à apporter son appui technique à la Commission dans l’atteinte des objectifs du PREF-CEMAC ».