(BFI) – Les Assemblées annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. Un événement de haute importance à l’échelle mondiale qui se tient sur le sol africain pour la première fois depuis 50 ans
Le Maroc accueille depuis lundi, et pour une semaine, les Assemblées annuelles de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI). Comme prévu de longue date, cet événement de haute importance mondiale réunit, du 9 au 15 octobre courant à Marrakech, le gotha du monde de la finance et de l’économie venant de 190 pays membres de ces deux institutions internationales.
Une semaine durant, les décideurs financiers du monde entier débattront des grands dossiers du développement dans une conjoncture mondiale particulièrement sensible.
En effet, « le monde fait face à des défis majeurs, porteurs de transformation, et à des chocs plus fréquents, alors que les tensions économiques et géopolitiques s’intensifient », comme l’avaient fait remarquer, en septembre dernier, Kristalina Georgieva et Ajay Banga, respectivement directrice générale du FMI et président de la Banque mondiale.
Aussi, « la croissance de l’économie mondiale a ralenti et les perspectives à moyen terme n’ont jamais été aussi moroses depuis plus de trente ans. Les progrès de la lutte contre la pauvreté ont connu un coup d’arrêt, tandis que les conflits et les sources de fragilité se multiplient », avaient-ils souligné dans une déclaration commune prônant une collaboration renforcée entre les deux institutions internationales.
Déterminés à renforcer leur collaboration pour apporter des bienfaits concrets aux populations, aux entreprises et aux institutions des pays membres de ces institutions de Bretton Woods, Kristalina Georgieva et Ajay Banga avaient également fait état de ce que : « La planète est aux prises avec une fragmentation géoéconomique, des catastrophes naturelles extrêmes aggravées par le changement climatique et une dette publique de plus en plus élevée. Le virage numérique et les transformations technologiques rapides créent de nouveaux défis, mais ouvrent également des possibilités ».
Une occasion sans équivalent d’échanger avec tous les acteurs du développement
Pour la Banque mondiale, ces réunions institutionnelles sont « une occasion sans équivalent d’échanger avec tous les acteurs du développement – gouverneurs des banques centrales, ministres, dirigeants du secteur privé, représentants de la société civile, jeunes leaders, chercheurs, etc. – sur les enjeux de notre temps ».
L’occasion est telle que l’institution de Bretton Woods affirme : « Nous nous efforcerons d’éclairer les grands enjeux mondiaux du développement et de notre mission : œuvrer pour un monde sans pauvreté sur une planète vivable ».
Quel nouveau modèle stratégique pour répondre à des défis complexes et interdépendants ? Quelles sont les solutions qui ont fait leurs preuves sur le terrain ? Comment stimuler l’emploi, les infrastructures numériques et l’action climatique ? Ces questions et bien d’autres sont au menu des discussions qui s’annoncent riches en enseignements.
La candidature du Maroc a été retenue en 2018
Mais au-delà, la tenue de ces rencontres planétaires au Maroc dont la candidature a été retenue en 2018 revêt une double signification. Elle témoigne d’abord de la confiance dont jouit le pays sous le leadership de SM le Roi Mohammed VI, en son processus démocratique et son essor économique et social.
Ensuite, le maintien de cet événement d’envergure mondiale en terre chérifienne et aux dates prévues, au lendemain du séisme d’Al Haouz qui a coûté la vie à des milliers de personnes, est une reconnaissance en la capacité du Maroc d’accueillir ces assemblées en toute sécurité.
Rappelons à ce propos que depuis le séisme dévastateur survenu le 8 septembre, les services de la Banque mondiale et du FMI ont mené, en étroite coordination avec les autorités marocaines et une équipe d’experts, une évaluation approfondie de la capacité de Marrakech à accueillir les Assemblées annuelles 2023, selon Ajay Banga, Kristalina Georgieva et Nadia Fettah Alaoui (ministre de l’Economie et des Finances).
La teneur de l’événement adapté aux circonstances
D’après ces trois responsables, « cette évaluation a principalement consisté à veiller à ce que la tenue des Assemblées ne perturbe pas les activités essentielles de secours et de reconstruction et que la sécurité des participants puisse être assurée », avaient-ils expliqué dans une déclaration rendue publique le 18 septembre dernier.
Ainsi, « au terme d’un examen minutieux des conclusions, les directions de la Banque mondiale et du FMI ont convenu, en accord avec les autorités marocaines, de maintenir l’organisation des Assemblées annuelles à Marrakech du 9 au 15 octobre, tout en adaptant la teneur de l’événement aux circonstances », avait-on appris.
De quoi réjouir le porte-parole du Conseil régional du tourisme (CRT) de Marrakech-Safi, Abdellatif Abouricha, qui y voit un « signal fort » adressé au marché touristique international.
Explications : à nos confrères de Le360, ce dernier a déclaré que ce maintien permettra de sécuriser les réservations déjà effectuées pour l’occasion, tout en encourageant les visiteurs étrangers à choisir Marrakech pour leur prochain séjour.
S’il constitue une occasion pour mettre en avant les ambitions, les challenges et les priorités de l’Afrique, le rendez-vous de Marrakech, « c’est aussi une opportunité pour expliquer qu’en Afrique, il y a un pays qui a réussi à se démarquer à travers un modèle de développement qui lui est propre », confiait la ministre Nadia Fettah Alaoui.
Pour la ministre de l’Economie et des Finances, il ne fait aucun doute que « le Maroc administre ainsi la preuve qu’il est tout à fait possible de réussir sur le continent africain et de se faire une place dans l’économie mondiale », avait-elle déclaré dans un entretien accordé à la MAP.