(BFI) – L’inflation en zone CEMAC (Cameroun, Gabon, Congo, Tchad, RCA, Guinée Équatoriale) devrait amorcer sa décélération à partir du 2ème semestre 2023 après avoir atteint un pic de 6,6% le semestre précédent, affirme la commission de la CEMAC dans une note de conjoncture.
En clair, présagent les conjoncturistes, le niveau des prix devrait connaître un léger recul pour s’établir à 6,1% d’ici le mois de décembre, avant de tomber complètement autour de la norme communautaire de 3% en 2024. Cette projection est soutenue par au moins une évidence : « les pressions inflationnistes mondiales devraient sensiblement baisser, en liaison avec le recul des prix internationaux des produits de base consécutif à la diminution de la demande mondiale ». Résultat des courses, la commission de la CEMAC prévoit une modération du coût du fret maritime, ce qui va contribuer à réduire les prix des produits importés.
L’institution communautaire semble donc plus miser sur une hypothétique évolution positive de la tendance mondiale que sur des mesures internes, pour redresser la trajectoire de l’inflation. Bien plus, la commission de la CEMAC ne prend pas en compte les facteurs endogènes qui, en plus des effets de la guerre en Ukraine, contribuent à relever le niveau des prix. Il s’agit notamment des « problèmes climatiques et environnementaux » identifiés par l’institution elle-même comme une source de perturbation de la production vivrière dans la zone, débouchant sur un accroissement généralisé́ de l’inflation alimentaire. A cela s’ajoute l’insécurité́ en RCA et la crise sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun qui ont contribué́ à gripper l’offre et à alimenter les tensions inflationnistes dans la région.
Au premier semestre, la hausse des prix dans la CEMAC a été principalement tirée par les produits alimentaires et boissons non alcoolisées (+10,8%) et le transport (+7%, consécutivement à la hausse des prix du carburant). De même, l’augmentation des prix dans certaines catégories de consommation, telles que les biens et services liés au » logement, eau, gaz, électricité́ et autres combustibles » ainsi que les » restaurants et hôtels « , les » articles d’habillement et chaussures » et les » meubles, articles de ménage et entretien courant du foyer « , a également contribué à tirer le niveau des prix vers le haut. Par pays, le Cameroun et le Tchad affichent les taux d’inflation annuel de la région avec respectivement 7,7% et 7,5% à la période sous-revue. Ils sont suivis de la RCA (5,5%) en RCA, du Gabon (5,1%), de la Guinée-Equatoriale (4,2%) et du Congo (3,4%).