(BFI) – Hier 5 mai 2022 à Brazzaville, la Banque centrale a initié, une sensibilisation sur les nouveaux instruments financiers, l’affacturage et le crédit-bail qui offrent des avantages en terme de garantie en matière d’accès au financement bancaire pour les Petites et moyennes entreprises ( PME ).
Après l’entrée en vigueur des deux lois relatives à l’affacturage et le crédit-bail, le 31 décembre dernier, les autorités congolaises veulent promouvoir ces activités innovantes et combler l’insuffisance liée à l’accès au financement bancaire des PME. Ces activités d’affacturage et de crédit-bail, d’après le premier adjoint au directeur national, Armel Dieudonné Panzou Bayonne, vont venir augmenter les possibilités de financement des entreprises, tout en renforçant les garanties apportées aux prêteurs.
Ces deux moyens combinent à la fois une technique de financement et un mécanisme de garantie et n’exigent pas d’apport préalable en fonds propres ou la présentation de garanties. « Les actions de vulgarisation de ces lois concernent autant les PME, les banques, les établissements de microfinance, les organes publics de soutien aux entreprises, qui pourront recourir à ces instruments, que les hommes de loi, chargés de veiller au respect de ces dispositions », a déclaré Armel Dieudonné Panzou Bayonne.
En effet, l’affacturage, ‘‘factoring’’ en anglais, est une technique de financement et de recouvrement de créances mise en œuvre par les entreprises pour obtenir un financement anticipé et sous-traiter cette gestion à un établissement de crédit spécialisé appelé l’affactureur (factor). De façon pratique, il consiste en l’achat ferme par un factor des créances détenues par un fournisseur sur ses clients. Les deux parties à cette opération doivent nécessairement être liées par un contrat d’affacturage.
Le factoring permet, à en croire un des conférenciers, aux entreprises de disposer rapidement de l’argent des factures ou créances, sans en attendre leur échéance. C’est le factor à qui l’entreprise a cédé la créance qui avance le règlement. Celui-ci peut prendre en charge tout ce qui est lié à ces factures, à savoir le suivi, la relance, le recouvrement et le risque d’impayés liés à la créance. Le contrat d’affacturage entre le factor et l’entreprise fixe, enfin, le cadre dans lequel les factures sont cédées. C’est ce que les spécialistes appellent la mobilisation de créances. Dès la signature du contrat, le détenteur des titres de créances peut remettre les factures clients au factor au fur et à mesure de leur émission. Au retour, le factor règle le montant indiqué dans le contrat et assure le recouvrement de la créance à son échéance.
Dans le cas du crédit-bail, le crédit-bailleur, par exemple la banque, acquiert un bien, dont il reste propriétaire, qu’il loue à un crédit-preneur (l’entreprise), avec possibilité pour ce dernier d’acquérir la propriété du bien à la fin de la période de location.
L’introduction de ces moyens dans le système financier national est le résultat d’un long processus qui implique les acteurs financiers eux-mêmes, le Comité national économique et financier, les syndicats patronaux et les partenaires au développement comme la Banque mondiale. Durant deux jours, les participants à cette rencontre vont échanger sur les défis et opportunités de l’affacturage et du crédit-bail ; les techniques de structuration et de montage d’une opération d’affacturage et de crédit-bail ; le retour d’expériences des banques congolaises dans la pratique de ces deux instruments et les facteurs clés de succès de l’essor de l’affacturage et du crédit-bail.
Placide Onguéné