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L’environnement bancaire Camerounais

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Le paysage bancaire camerounais révèle une forte polarisation, dominée par quelques acteurs majeurs. En tête du classement, Afriland First Bank (AFB) domine avec 1507 milliards Fcfa de dépôts. La Société Générale Cameroun (SGC) occupe la deuxième position avec 1079 milliards Fcfa, suivie par la Banque Atlantique Cameroun (BAC) qui curule 847,9 milliards Fcfa. La Société commerciale de banque (SCB) et UBA Cameroon complètent ce top 5 avec respectivement 689,2 et 620 milliards Fcfa.

La croissance globale de 2,58% observée sur le semestre reflète un dynamisme certain du secteur. Cette progression est particulièrement portée par les performances exceptionnelles de certains établissements.

Bange Bank se distingue avec une croissance spectaculaire de 171%, tandis qu’Access Bank enregistre une hausse de 25,6%. La BAC, CCA et UBC affichent également des progressions notables avec respectivement 16,37%, 13,70% et 12,28% de croissance.

Le second groupe d’établissements bancaires maintien des positions significatives sur le marché. CCA Bank affiche 587 milliards Fcfa. Ecobank, Citibank et CBC suivent de dépôts, tandis que la Bicec cumule 564 milliards Fcfa avec des dépôts respectifs de 394,390 et 381 milliards Fcfa, démontrant la solidité du secteur bancaire camerounais dans son ensemble.

L’analyse comparative l’année 2023 révèle des mouvements stratégiques significatifs dans le secteur. CCA et Ecobank chacun progressé d’une place dans le classement, s’établissant respectivement aux 6ème et 8ème position. La BICEC, en revanche, a reculé en 7ème position. Le fait marquant reste la domination d’AFB et SGC, seuls établissements à franchir la barre des 1000 milliards de dépôts, captant à eux seuls près d’un tiers des dépôts du marché bancaire national.

Les autres acteurs du marché comprenant BGFI Bank, Standard Bank, NFC.BANK, Access Bank, UBC, Bange Bank, Régionale Bank et BC-PME, totalisent collectivement plus de 860 milliards Fcfa de dépôts.  Cette diversité d’acteurs contribue à la dynamique.

Sur le point de la digitalisation, les services bancaires numériques gagnent progressivement du terrain, la plupart des banques poursuivent la digitalisation de certains de leurs services. On assiste même à des propositions croissantes d’applications mobiles et sites web aux clients comme solution digitale au travers desquelles gérer leurs finances. Sur les réseaux sociaux, présentés comme « future étape de l’inclusion financière en Afrique » l’on note des actions des banques en vue d’accroître leur visibilité sur ces plateformes qui, au regard du volume d’utilisateurs en rapide croissance, offrent la possibilité d’atteindre un public plus large.

La digitalisation des services financiers a pour but de favoriser la concentration des secteurs financiers domestiques et fournir aux institutions financières les volumes d’actifs nécessaires pour répondre efficacement et durablement aux nouveaux besoins des clients, orientés vers des services personnalisés et une expérience de qualité globale du secteur et à la concurrence bénéfique pour les clients.

Ces résultats, issus de 18 des 19 banques agréées au Cameroun, témoignent d’un secteur bancaire en pleine santé caractérisé par une forte concentration autour des leaders historiques mais aussi par l’émergence de nouveaux acteurs performants. La croissance continue des dépôts bancaires suggère une confiance maintenue des Camerounais dans leur système bancaire, malgré un contexte économique mondial parfois incertain.

Après, l’entrée au sein de la concurrence dans la profession après l’obtention de son agrément du MINFI, Africa Golden Bank ouvre ses portes à la clientèle le 15 juillet 2024 Cette nouvelle institution se positionne comme un acteur prometteur dans l’évolution de l’accès aux services financiers au Cameroun.

Enfin, un fait majeur marquant l’activité des banques de la CEMAC en ce qui concerne les engagements souverains. En effet, Le Conseil des Ministres de l’Union Économique de l’Afrique Centrale (UEAC), au terme des délibérations de sa 42ème session ordinaire tenue à Bangui en République Centrafricaine, a adopté le rapport de surveillance multilatérale 2023. A sa suite, le régulateur a communiqué par cette lettre l’état de respect des critères de convergence de la surveillance multilatérale des États de le CEMAC conformément à article 4-f) règlement COBAC R-2021/01 relatif à la couverture des risques des établissements de crédit et de l’article 5-f) du règlement COBAC R-2010 relatif à la division des risques des établissements des crédits. Cette lettre faisait ressortir les taux de pondération applicables aux engagements des États de la CEMAC pour la détermination de l’exposition sur la division et la couverture des risques.

Par rapport aux derniers critères appliqués datant de 2020, les taux de pondération ont globalement été revus à la hausse, au regard du faible respect des critères de convergence par les Etats. L’adoption de ces récents taux a conduit à revoir à la baisse l’appétence aux risques sur les engagements souverains afin de rester aligné aux exigences prudentielles en la matière. A ce titre, la banque a dû se réajuster notamment sur les États dont les engagements qui pouvaient constituer un risque de dépassement des limites des expositions individuelles règlementairement admis.

L’augmentation de l’exposition la plus significative est notamment l’État du Gabon, dont le taux a évolué de 65% à 100%. En ce qui concerne l’État du Cameroun, l’augmentation du taux de pondération ne constitue pas de risque, au regard des dispositions prises par le ministère des finances pour assurer chaque année la mise en place du mécanisme accordant la pondération nulle à toutes les émissions faites par le trésor camerounais.

André Noir

Rédaction
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