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L’endettement comme levier de développement

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Le Cameroun doit mettre en œuvre sa Stratégie nationale de développement 2020-2030 évaluée à 88 000 milliards de FCFA. Pour y parvenir, son budget à lui seul ne suffit pas. Pour l’année en cours par exemple, selon l’ordonnance du 2 juin dernier, modifiant la loi de finances 2023, il s’équilibre en recettes et en dépenses à 6 726,5 milliards de FCFA dont 4 536,1 milliards de FCFA pour les dépenses du budget général hors dette. Pour ce faire l’Etat a recours à d’autres sources de financements dont les partenariats public-privé, les appuis budgétaires et les emprunts ou les endettements, entre autres.

L’endettement a de tous temps joué un rôle important dans le processus de développement d’un Etat. Car ce dernier, sous ses différentes formes plus ou moins primitives, a ou presque toujours eu des besoins supérieurs à ses recettes propres. Ainsi, a-t-il la possibilité de s’endetter auprès des prêteurs étrangers sous forme de dette publique extérieure ou auprès des agents économiques résidents, on parle de dette publique intérieure.

L’endettement n’est pas nouveau au Cameroun. Selon l’historique du stock de la dette publique camerounaise, l’on constate que le pays a connu une progression constante de sa dette au fil des années. En effet, son encours total est passé de 260,3 millions de dollars en 1971 à 1,5 milliards de dollars en 1980 et 2,6 milliards de dollars en 1981, représentant ainsi environ 10 fois le volume des dettes de l’année 1971.

Par ailleurs, la dette n’est pas l’apanage du Cameroun. Selon les chiffres de l’Institut national de la statistique et des études économiques-France-, la dette publique de ce pays a atteint 3 013,4 milliards d’euros au 31 mars 2023, soit 112,5% du PIB. Aux Etats-Unis, le plafond de la dette publique pour l’année en cours a atteint 123% du PIB au mois de juin.

La question de la dette publique ne devrait donc pas se poser, -du moins sous la forme de son seuil devenu intolérable ou non. En revanche, un accent doit être mis sur la gestion et l’utilisation des emprunts. En effet, c’est dans le fonctionnement budgétaire que la dette est générée, celle-ci étant le résultat des déficits budgétaires successifs accumulés par l’Etat.

S’agissant de ces deux cas – gestion et utilisation de la dette-, l’Etat affirme que le service de la dette est régulièrement assuré et que celle-ci est affectée prioritairement aux projets de développement. Toutefois, comme le souligne la direction générale du budget, « la dette publique est soutenable au regard des taux de convergence sous régionaux et même internationaux. Cependant, il est impérieux d’une part d’auditer la dette flottante pour s’assurer d’une connaissance totale de la dette publique et d’autre part de veiller à son apurement progressif au même titre que les autres types de dettes, extérieure et intérieure structurées. Par ailleurs, le maintien de la soutenabilité de la dette publique passe par la mise en place et le fonctionnement adéquat de certains outils mis en place par le gouvernement ».

Rédaction
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