(BFI) – Du fait de l’amélioration des pratiques agricoles et de l’accompagnement de divers acteurs, la fève camerounaise est désormais des plus appréciées. La fève camerounaise a gagné en saveur et en valeur. Les producteurs l’affirment. Les consommateurs le confirment. Les chocolatiers en redemandent. Au cours de la campagne cacaoyère lancée le 10 août dernier, la question de la qualité est encore revenue pour dire une fois de plus qu’il est urgent de valoriser l’origine Cameroun.
Mais déjà, au cours de la campagne précédente, le Cameroun a produit son meilleur volume de fèves de qualité sur les vingt dernières années. En effet, plus de 226 300 tonnes de fèves sur les 292 471 tonnes commercialisées ont été soumises au contrôle qualité avant exportation. « Sur l’aspect qualitative, la campagne 2020-2021 a battu tous les records en termes de meilleur volume de soumission de tous les temps et meilleur pourcentage en qualité Grade I des vingt dernières années », écrit l’Office national du cacao et de café.
Pour le ministre du Commerce (Mincommerce), Luc Magloire Mbarga Atangana, « il s’agira de continuer à faire preuve de résilience en accentuant les actions de différenciation et de valorisation de l’origine Cameroun sur le marché international dans une démarche résolue de l’excellence qualitative ». Cet aspect amélioration de la qualité a aussi fait que le cacao local gagne de plus en plus du terrain à l’international. Et les transformateurs ne l’attendent pas sur place. On note des visites a régulières qui des membres de la confédération des chocolatiers de France, qui du Club des chocolatiers engagés sur le terrain dans les centres de traitement post-récolte disséminés à travers le pays. C’est d’ailleurs de ce côté que ces fins connaisseurs du cacao se ravitaillent pour la transformation dans leurs pays.
Pour Narcisse Ghislain Olinga, sous-directeur des échanges commerciaux au Mincommerce, la fève camerounaise vaut de l’or. « C’est une fève très prisée du fait de sa couleur rouge brique unique au monde et qui sert aux cuisiniers dans l’assaisonnement, la présentation et l’embellissement de leurs recettes. La preuve est que le Cameroun n’a jamais connu d’invendus malgré le fait que certains essaient de le dévaloriser sur le marché», explique notre expert. Il faut dire que la stratégie nationale de valorisation de l’origine Cameroun est basée sur trois piliers à savoir la conquête des marchés de niche, l’amélioration de la qualité du cacao et la promotion de la transformation locale. Des facteurs qui participent à la qualité de notre cacao.
Et aucun acteur n’est négligé dans le combat pour l’accroissement de la qualité de la fève locale. Il y a eu récemment le lancement du projet « la femme rurale dans le cacao ». C’est désormais l’une des conditions à remplir pour l’accès au marché international. C’était d’ailleurs en présence des membres de la confédération des chocolatiers et confiseurs de France.
Plus récemment encore, c’est le « Guichet producteurs », un mécanisme de subvention directe des producteurs de cacao et de café qui était lancé à Yaoundé. Un autre outil qui va aussi contribuer à accroître la production mais surtout à améliorer la qualité. Toutes ces initiatives impulsées par le Mincommerce, le Conseil interprofessionnel du cacao et du café, l’Office national du cacao et du café, entre autres acteurs, n’ont qu’un objectif : faire de la fève camerounaise un produit de qualité.
La prime à la qualité aux cacaoculteurs initiée depuis plusieurs saisons déjà est une autre motivation pour les producteurs qui savent désormais que plus la fève est bonne plus elle rapporte. A côté de cet aspect, la transformation encore au stade embryonnaire, devrait aussi être accentuée. Pour la campagne qui s’achève, la transformation locale était de 62 425 tonnes grâce à 34 unités recensées à travers le pays.
Christian Trésor Adong Baliaba