(BFI) – Construction de routes, de ponts, appui au secteur naval, le Groupe de la Banque africaine de développement appuie le Cameroun dans la réalisation de grands projets transformateurs dans le domaine des infrastructures de transport et sociales. Au total 56,5 % du portefeuille du Groupe de la Banque est consacré au développement des infrastructures de transport de ce pays d’Afrique centrale.
Le 12 avril dernier, la vice-présidente du Groupe de la Banque chargée du Développement régional, de l’Intégration et de la Prestation de services, Marie-Laure Akin-Olugbade a visité l’échangeur d’Obala, l’un des plus majestueux ouvrages du Cameroun financés par la Banque. L’ouvrage qui a coûté environ 8,9 millions de dollars permet de fluidifier la sortie ouest de la capitale Yaoundé qui relie les routes nationales 1 et 4.
Fruit de la coopération entre le Cameroun et la Banque africaine de développement, la construction de l’échangeur du Carrefour Obala a été financée dans le cadre de la deuxième phase du Programme d’appui au secteur des transports par la Banque africaine de développement et l’État du Cameroun. L’ouvrage a été construit en 24 mois.
« La construction de l’échangeur d’Obala a pour objectif de fluidifier le trafic des automobiles à l’intersection des routes nationales N°4 Yaoundé-Bafoussam-Babadjou et N°1 reliant Yaoundé à Kousséri en passant par Obala, tout en limitant les ralentissements », a expliqué, Maurice Njontu, coordonnateur de la Cellule des projets routiers à financement conjoint au ministère camerounais des Travaux publics. « Il permet de fluidifier la circulation transversale en tout point des deux routes nationales, minimisant ainsi les risques de collision entre plusieurs véhicules », a-t-il poursuivi. Il s’est félicité que « ce projet (ait) été l’un des plus réussis en matière de respect des délais de réalisation ».
Au total, 51 622 emplois (contre 50 000 prévus au départ) ont été créés grâce au Programme d’appui au secteur des transports dont la construction de la route Yaoundé-Bamenda et l’échangeur font partie.
Une aire de repos a été aménagée sur une superficie de 332m². Elle comprend cinq bâtiments comprenant un poste de police, quatre magasins, deux salles de repos, des toilettes publiques, un bloc technique et un château d’eau. Le parking de l’aire de repos compte jusqu’à 68 places de stationnement pour véhicules poids lourds. En plus des travaux, la ville d’Obala a bénéficié du revêtement de deux kilomètres de voirie.
« C’est un bel ouvrage qui a changé la physionomie de la ville d’Obala. Elle a surtout sauvé la vie des riverains parce que nous n’avons maintenant plus d’accidents », s’est félicité le maire d’Obala, Simon Pierre Ediba. « Les populations riveraines touchées par les travaux ont été dédommagées et ont utilisé l’argent de l’indemnisation pour construire de belles maisons, d’autres l’ont investi dans des activités génératrices de revenus », a poursuivi l’édile de la ville.
La construction de l’échangeur et de la route Yaoundé-Bamenda a permis de réduire les coûts d’exploitation des véhicules légers de 397 Fcfa en 2016 à 333 Fcfa en 2023. Le temps de parcours sur la section Yaoundé-Bamenda en heure devrait passer de 6 h à 4 h à l’achèvement des travaux de la route. Aujourd’hui, ce temps est de 5 h 30 grâce à l’échangeur.
L’échangeur d’Obala, qui se situe à une quarantaine de kilomètres de Yaoundé, exprime la volonté des autorités camerounaises d’adapter les infrastructures aux besoins futurs et aux ambitions économiques du pays. Les villes de Bafoussam et de Babadjou permettent de convoyer vers la capitale des produits vivriers de l’intérieur du pays et de relier plus facilement le Tchad voisin.
« Cet échangeur est au carrefour de deux routes nationales. La route nationale 1 et la 4 et il entre dans le cadre du corridor Douala-N’Djamena. C’est la troisième option pour se rendre à N’Djamena. On pouvait passer par l’ouest – Bafoussam – ou par l’est – Bertoua –, et vous pouvez aujourd’hui passer par Obala, Batchenga, Yoko, Tibati, pour aller à Ngaoundéré, en faisant un gain de temps d’environ 200 km », a expliqué Njontu.
Le Cameroun s’est résolument engagé à développer son réseau routier en densifiant et en modernisant les infrastructures de transport. La Banque est à ce titre un partenaire clé. À la date du 1er avril 2024, le portefeuille actif du Groupe de la Banque pour le Cameroun comptait 26 projets totalisant un montant d’environ 2 492,8 millions dollars. Avec 56,5%, le secteur des transports occupe de loin le peloton de tête des investissements de la Banque au Cameroun suivi de l’énergie (20,4 %) et de l’agriculture (10,5 %).
Aujourd’hui, les financements de la Banque ont permis de raccorder le Cameroun au Congo grâce aux deux phases du Projet de construction de la route Ketta-Djoum pour un montant de 173 millions de dollars.
La Banque a également contribué à relier le Cameroun au Nigeria grâce au Projet de construction de la route Bamenda – Enugu et la réalisation du pont sur la Cross River qui a été, inauguré en octobre 2022. La contribution du Groupe de la Banque au financement de ce projet est de 120 millions de dollars. La construction du pont sur le fleuve Logone, financé à hauteur de 115 millions de dollars, qui a démarré en 2020, devrait permettre de relier le nord du Cameroun au Tchad. Le projet de construction du pont sur le fleuve Ntem approuvé en 2023 pour un montant de 80 millions de dollars, permettra de relier le Cameroun et la Guinée équatoriale.
« Ces opérations du Groupe de la Banque entrent dans le cadre de la stratégie « Intégrer l’Afrique », l’une des cinq priorités opérationnelles (« High5 ») du Groupe de la Banque et permettent de renforcer d’autres secteurs essentiels qui changent fondamentalement la vie des populations », a commenté Serge N’Guessan, directeur général du Groupe de la Banque africaine de développement pour l’Afrique centrale et chef du bureau pays pour le Cameroun.
La Banque qui a débuté ses opérations au Cameroun en 1972 en investissant quatre millions de dollars dans la construction de l’aéroport de Douala, est capable de doubler son portefeuille au Cameroun « en cinq ans », a souligné Mme Akin-Olugbade en marge de la cérémonie d’inauguration du bureau régional de l’institution à Yaoundé le 12 avril. « La Banque est et restera un partenaire de choix pour le Cameroun face à la fragilité car, elle a choisi et, c’est sa mission, d’aller et d’aider à apporter l’espoir là où d’autres institutions ou partenaires ne peuvent le faire », a déclaré la vice-présidente en référence à l’appui de la Banque aux régions les plus fragiles du pays en proie aux menaces sécuritaires.