(BFI) – Le nouveau directeur général du Groupe de la Banque africaine de développement pour l’Afrique centrale, Léandre Bassolé, a réaffirmé l’engagement de l’institution à accompagner le Congo dans la réalisation de ses priorités de développement durable.
Nommé en avril 2025, Léandre Bassolé a conduit une mission du 4 au 7 août à Brazzaville pour prendre contact avec les autorités nationales, renforcer le dialogue stratégique, faire le point sur l’état de mise en œuvre des projets financés par le Groupe de la Banque et identifier de nouvelles opportunités de coopération dans le cadre du Document de stratégie pays 2023–2028 et du Plan national de développement 2022-2026.
Cette mission intervient à un moment particulièrement stratégique de la coopération entre le Groupe de la Banque et la République du Congo. Le pays, qui a signé en 2012, un accord de siège avec le Groupe de la Banque africaine de développement accueillera en mai prochain, les 61e Assemblées annuelles du Groupe de la Banque. « La visite s’inscrit dans une volonté affirmée du Groupe de la Banque africaine de développement de renforcer sa proximité avec ses pays membres régionaux notamment ceux d’Afrique centrale et de consolider des partenariats fondés sur l’impact et la redevabilité », a déclaré Bassolé.
Avec le ministre de l’Économie, du Plan, et de l’Intégration régionale, Ludovic Ngatsé, également gouverneur de la Banque pour le Congo et président du Conseil des gouverneurs du Groupe de la Banque, Léandre a salué l’excellente qualité du partenariat entre la Banque et le Congo. Il a réaffirmé l’engagement de l’institution à accompagner le pays dans la mise en œuvre du Plan national de développement 2022–2026 et dans la préparation des prochaines Assemblées annuelles. Une première mission préparatoire du Groupe de la Banque est attendue du 11 au 19 septembre 2025 à Brazzaville pour des discussions avec les autorités sur la tenue de ces assises. Bassolé a réitéré la pleine disponibilité de la Banque à accompagner les autorités congolaises pour le succès de l’événement.
Au cours de son séjour, le responsable de la Banque a eu des entretiens de haut niveau avec plusieurs membres du gouvernement, notamment les ministres en charge des Finances, Christian Yoka, de l’Énergie et de l’Hydraulique, Emile Ouosso, de l’Agriculture de l’élevage et de la pêche, Paul Valentin Ngobo, de l’Aménagement du Territoire et des Grands Travaux, Jean Jacques Bouya, et des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, Léon Juste Ibombo. Ces échanges ont permis de passer en revue les principaux projets en cours dans les secteurs de l’agriculture, de l’énergie, du numérique et des infrastructures. Ils ont surtout porté sur les conditions nécessaires à l’accélération de la mise en œuvre des projets du Groupe de la Banque au Congo et particulièrement du Projet de développement des chaînes de valeurs agricoles (PRODIVAC), ainsi que sur la finalisation du Data Center national et des projets structurants à fort impact socioéconomique.
Les entretiens avec le ministre Yoka, gouverneur suppléant de la Banque pour le Congo ont porté sur les possibilités de mobilisation de financements additionnels pour le Congo, l’état d’avancement des réformes macroéconomiques et les engagements du gouvernement en matière de discipline budgétaire. La Banque a salué les efforts des autorités congolaises pour assainir les finances publiques, ouvrant la voie à la reconstitution d’une marge d’emprunt à partir de 2026.
Dans le secteur des énergies et de l’hydraulique, les échanges avec le ministre Ouosso ont porté sur les enjeux de développement du secteur notamment sur les différentes études de faisabilité en cours, la préparation du Compact énergétique dans le cadre de la Mission 300 et la mobilisation de financements pour le futur Projet d’amélioration de la performance et de l’accès du secteur électrique (PAPASE).
Quant au secteur de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, les deux parties ont mis l’accent sur la réorientation de la gestion du Projet de développement des chaînes de valeur agricoles afin d’en accélérer les résultats, l’importance de renforcer les équipes de coordination et d’opérationnaliser les antennes du projet, ainsi que sur les perspectives liées au développement des zones agricoles prioritaires.
Accord pour le rebasage du PIB congolais
La Banque africaine de développement et le gouvernement ont signé un accord de don d’environ 600 000 dollars américains. Ces ressources qui proviennent du Fonds d’assistance technique pour les pays à revenu intermédiaire visent à appuyer le rebasage du produit intérieur brut (PIB) du Congo à travers le basculement du Système de comptabilité nationale de 1993 à celui de 2008. La Banque entend renforcer les capacités du pays à produire des données macroéconomiques fiables, désagrégées et conformes aux normes internationales afin de mieux refléter les évolutions récentes de l’économie nationale.
« Ce projet vise à faire en sorte que le PIB du Congo soit évalué à sa juste valeur, a souligné Ngatsé. Cela engendrera des changements substantiels. Le ratio d’endettement pourra nettement baisser, ce qui renforcera la transparence et la crédibilité de notre pays vis-à-vis des partenaires techniques et financiers. Le rebasage est aussi un levier puissant pour améliorer notre profil de risque et mobiliser davantage de ressources pour le développement. »
« Le rebasage du PIB n’est pas un simple exercice statistique, a rappelé Bassolé. C’est une démarche stratégique qui permettra au Congo de mieux refléter la réalité de son économie, d’améliorer ses indicateurs macroéconomiques clés et de renforcer sa crédibilité auprès des investisseurs et partenaires techniques et financiers. »
Visite de terrain et dialogue avec les partenaires au développement
Le directeur général et le ministre de l’Agriculture se sont rendus sur le terrain pour visiter la Zone agricole protégée de Bambou-Mingali, à 65 kilomètres au nord de Brazzaville dans le cadre du Projet de développement des chaînes de valeur agricoles, en particulier les initiatives en faveur de l’insertion socioéconomique des jeunes dans les filières agricoles.
La mission de la Banque a également eu des échanges de haut niveau avec le coordonnateur résident du Système des Nations unies et plusieurs chefs d’agences partenaires. Il s’est agi d’échanger sur la coordination des interventions, l’alignement des priorités et les complémentarités à renforcer dans les domaines clés du développement. La Banque a réitéré sa volonté de consolider un partenariat fondé sur le dialogue stratégique, la performance et l’impact concret sur les populations.
Le maintien de la discipline budgétaire sera déterminant pour permettre au Congo d’accéder à une nouvelle marge d’emprunt dès 2026 afin de pouvoir financer davantage de projets structurants, a souligné Bassolé.