(BFI) – Les voyageurs sont de retour après la pandémie de Covid-19. Le ministère sud-africain annonçait avoir retrouvé, voire légèrement dépassé le niveau de 2019 avec un peu plus de 10 millions de touristes l’année dernière. Les start-up africaines s’emparent de ce florissant marché et le poussent dans son développement.
L’après-Covid : une révélation pour les entrepreneurs africains du tourisme. La Kényane SleepOut, la désormais célèbre Ojimah, des dizaines de start-up ont émergé pour répondre à la forte demande qui a suivi les périodes de restrictions. L’Ougandais David Gonahassa a créé Tripesa, une plateforme pour les petites et moyennes entreprises du secteur : hotels, organisateur d’évènements et tour-opérateurs.
« C’est un secteur dominé par les gros opérateurs qui maîtrisent la technologie et le marché. De nombreuses petites entreprises touristiques africaines n’y ont pas accès, elles ne peuvent pas vendre aussi efficacement que les gros du secteur. Ce que nous faisons à Tripesa, c’est de leur fournir la technologie pour qu’elles soient en mesure de créer par exemple des sites internet de qualité, de recevoir des paiements en ligne, qu’elles soient capables de s’attaquer à d’autres marchés. »
Le Mobile Money, un atout pour l’Afrique
L’atout du continent africain, c’est le Mobile Money. Le paiement par téléphone lancé il y a une quinzaine d’années au Kenya. Une solution financière sûre et efficace qu’utilise le Camerounais Nghombombong Minuifuong, fondateur de la start-up Bongalo une plateforme de réservations.« C’est quelque chose qui a pris l’Afrique en entier. Tu ne peux pas aller dans un pays en Afrique aujourd’hui et ne pas trouver de Mobile Money. Nos compétiteurs n’auront jamais cette solution, une méthode de paiement incorporé sur leur plateforme. On compte sur cela pour bien servir nos hôtes d’un côté et nos clients de l’autre côté qui sont les voyageurs. C’est une très bonne innovation pour l’Afrique entière. »Un océan de croissance ?La demande augmente. L’Afrique est, selon David Gonahassa, le bon continent pour faire du tourisme. « Encore assez peu d’entreprises proposent les mêmes services que nous sur le continent. On a toujours un bel océan bleu devant nous. »
Un océan de croissance pour le tourisme africain ?
Sans doute, mais toutes les conditions ne sont pas encore réunies, tempère Nghombombong Minuifuong. « Il faut développer des sites touristiques. Par exemple, ici au Cameroun, il y a plein de sites touristiques qui sont juste abandonnés et les gens ne savent même pas. Il y a des chutes, il y a des plages, il y a des forêts, il y a des animaux que tous les gens veulent visiter. Donc quand je vois ça, je pleure. »
Après le Rwanda et le Cameroun, Bongalo poursuit son développement en Afrique de l’Est. Tripesa, elle, revendique 700 sociétés clientes sur sa plateforme. Encore loin des mastodontes mondiaux comme AirBnB et Booking.