(BFI) – En avril 2025, la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) a débuté la dissémination de nouvelles pièces de monnaie en zone Cemac. Une initiative visant, entre autres, à lutter contre la pénurie enregistrée dans la communauté. A ce jour, le taux de dissémination est de 35%, a récemment fait savoir, le gouverneur de l’institution bancaire sous-régionale, Yvon Sana Bangui.
Après trois mois d’injection et de dissémination des nouvelles pièces de monnaie nommées «Type 2024» se composant de neuf (9) dénominations, dans les économies de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), le gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEEAC), Yvon Sana Bangui, a récemment clamé son satisfecit quant au taux dissémination de ces moyens de paiement métalliques.
Au 30 juin dernier, s’exprimant à l’issue du Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque centrale, le premier responsable de cette institution financière relevait un taux de dissémination de 35%. «Je pense que le niveau de dissémination est satisfaisant», a-t-il indiqué, ajoutant que le rythme d’introduction de ces pièces sur les marchés de la Cemac va se poursuivre.
Alors qu’à Libreville, par exemple, ces nouvelles pièces de type 2024 ne sont que peu perceptibles, sinon encore rares dans les échanges, continuant de ce fait à entretenir la rareté et la pénurie de jetons, le gouverneur de la BEAC indiqué que ces pièces circulent beaucoup plus du côté des grandes surfaces, des pharmacies, des banques. Pour lui, «les pièces sont disponibles et en quantité industrielle».
A l’épreuve des faits, les commerçants de la capitale gabonaise estiment, eux, que «les pièces de monnaie sont encore très rares». «Même si le gouverneur dit ce qu’il dit, nous qui sommes sur le terrain connaissons nos réalités. Les pièces de monnaie anciennes comme nouvelles sont encore très rares», a indiqué un taximan. Quoiqu’il en soit, pour Yvon Sana Bangui le stock est disponible pour renforcer le flot de liquidité dans la sous-région. Il est donc question d’en ‘inonder’ la région, les pièces ayant été distribuées dans les 6 pays et dans toutes les provinces.
Les nouvelles pièces sont supposées en effet mettre un terme à la pénurie de jetons observée dans les pays de la Cemac. La sécurité a été renforcée au niveau des alliages, de la résistance et de la durabilité. En plus de l’introduction de la pièce de 200 Fcfa qui est l’innovation phare, on note que cette monnaie est moins coûteuse par rapport aux précédentes pièces dont une pièce de 100 Fcfa coûte entre 650 et 950 Fcfa sur le marché.
Les nouvelles pièces allient sécurité renforcée, durabilité environnementale et design distinctif. Au-delà de la sécurité, la Beac cherche à fluidifier les transactions quotidiennes. Les petites dénominations (1 à 25Fcfa) restent cruciales pour les marchés locaux, où le manque de monnaie divisionnaire pénalise les commerçants et les ménages. Les 3 milliards de Fcfa s’inscrivent donc dans une logique de long terme. L’objectif est de combler le déficit structurel, tout en modernisant l’outil monétaire. Un pari couteux, mais nécessaire pour pour une zone où 40% des transactions restent fiduciaire.
André Noir