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Le semblant de hausse des prix du cacao ne se concrétise pas

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(BFI) – Les prix du cacao n’en finissent pas de frémir sur les marchés. Mais on est bien loin d’une hausse structurelle des prix.

Certains y ont cru, mais ça n’a pas duré longtemps. Même si les cours du cacao sont montés ces derniers temps à des sommets qui n’avaient pas été atteints depuis plusieurs mois, ce n’était qu’un mirage. « La hausse ne se concrétise pas, il n’y a pas d’augmentation structurelle des prix », résume le directeur exécutif de l’Organisation internationale du cacao qui rappelle que même l’annonce de la dernière récolte déficitaire pour l’année 2021/2022 à la fin de l’été n’a pas suffi à faire remonter les prix.

Des signaux très contradictoires

Les facteurs qui ont tiré le cacao ces dernières semaines à la hausse, sont très conjoncturels : la grève des chargeurs du port de San Pedro en Côte d’Ivoire, la météo, ou encore les tensions entre les deux principaux pays exportateurs, Côte d’Ivoire et Ghana, et les industriels. Le seul véritable facteur structurel est celui d’une augmentation des broyages en Asie, mais cela ne suffit pas à peser durablement sur les cours.

Le constat de l’Organisation internationale du cacao reste celui d’une offre incertaine et d’une demande toute aussi imprévisible, selon son dernier rapport d’octobre. Autant dire un marché à court terme très peu lisible. Fait rare, le marché est d’ailleurs totalement « inversé » : sur les 24 prochains mois cotés sur les marchés, c’est-à-dire les 24 prochaines échéances de livraison, les prix pour une livraison rapide sont plus élevés que ceux pour une livraison tardive alors que le fonctionnement classique veut le contraire, une livraison tardive incluant des frais de stockage. « Un signe de spéculation, mais un mauvais signe aussi pour les producteurs », concède le représentant d’un broyeur de fèves.

Une demande imprévisible

Ce qui se négocie à l’heure actuelle, ce sont les prix de la récolte intermédiaire de cacao qui court du mois d’avril au mois d’août en Afrique de l’Ouest. Et même ceux de la campagne suivante, celle de 2023/2024. Or comment avoir une visibilité sur le pouvoir d’achat des consommateurs après un hiver marqué par des hausses fulgurantes du gaz et de l’électricité, s’interroge un expert qui ne voit pas comment non plus anticiper l’état de l’économie dans un an et donc l’état de la demande.

Le bras de fer entre l’Initiative cacao Ghana-Côte d’Ivoire et les industriels pourrait alimenter l’incertitude encore pendant plusieurs semaines sur les marchés. Les deux mastodontes du cacao menacent en effet de mettre fin aux programmes de production de cacao durable, programme destiné à répondre aux nouvelles exigences européenne, si d’ici au 20 novembre les multinationales n’ont pas versé les primes attendues destinées à améliorer le revenu des planteurs.

Rédaction
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