(BFI) – La destination Cameroun fait pâlir d’envie les touristes. Mais pas encore les Camerounais eux-mêmes. En tout cas, pas grand monde. Pourtant les atouts ne manquent pas. On ne présente plus les pics de Rhumsiki ou de Mindif, les parcs de Waza, de Kalamaloué… dans la région de l’Extrême-Nord où le safari motorisé et à pied sont conseillés. L’on peut se régaler en voyant les animaux tels que les éléphants, les lions, les girafes, les chimpanzés, les gorilles dans les parcs de Bénoué, de Bouba Ndjida et dans les parcs de Korup, Ndeng-Ndeng… Qu’il s’agisse du safari dans la partie septentrionale ou de l’observation de la faune, le Cameroun est une destination de rêve. Beaucoup de Camerounais passent à côté de ces merveilles de la nature, attraits touristiques de notre pays. Combien de nos compatriotes ont-ils pu visiter, une seule fois dans leur vie, le lac Tison, les berges de Balméri, la source de la Sanaga, le mont Djim, la falaise de Mbé… concentré de merveilles naturelles, dans la région de l’Adamaoua ? Difficile de répondre à cette question.
Pourquoi bouder le plaisir de faire un tour sur la route allemande Kikii, la grotte de Mbartoua à l’Est, les chutes d’Ekom-Nkam, la grotte de Ngok-Lituba, les gorges de Kola, le campement du buffle noir, les chutes Ewoh, le lac Bambalang, le Mont Mbapit, le village muséographique de Bangou, les chutes d’Ekombe… On peut passer toute une journée à citer ces sites touristiques qui confèrent au Cameroun, pays ayant acquis son statut de destination touristique en 2010, le titre de l’Afrique en miniature. Toute l’Afrique se retrouve au Cameroun. La randonnée en zones montagneuses (à l’Ouest ou dans les Monts Mandara), l’écotourisme ou le tourisme des congrès ou d’affaires dans les cités balnéaires… sont possibles. Seuls les camerounais ne voient pas qu’ils sont gâtés par la nature. Pourquoi doit-on aller très loin sous d’autres cieux, prendre des risques et dépenser beaucoup d’argent, pour découvrir, sentir, voir ce que l’on retrouve dans son propre village, dans sa ville natale ou à quelques encablures de chez soi ? Il faut casser les codes, changer de paradigme. Ce changement de mentalité devrait être individuel et collectif.
Depuis une décennie, le Cameroun se bat à tenir son rang dans le concert des nations touristiques. Le Ministère en charge du tourisme a aménagé ou réhabilité à peu près 60 sites touristiques naturels et culturels emblématiques à travers le pays. Le Cameroun compte plus de 900 sites touristiques potentiels. Plus de 400 sont déjà identifiés et font l’objet d’un suivi des autorités compétentes. Pour le moment, le secteur touristique ne contribue qu’à hauteur de 4% des richesses nationale. L’ambition du gouvernement contenue dans la stratégie nationale de développement (SND30) est d’attirer 3,5 millions de touristes internationaux. Mais cet objectif ne pourrait être atteint que si les acteurs du secteur (tours opérateurs, restaurateurs, promoteurs des services d’hébergement, autorités municipales…) conjuguent leurs efforts, pour faire du tourisme interne ou domestique, une priorité. Cette synergie d’action pourrait améliorer les conditions d’accès à certains sites enclavés. Les initiatives telle que les colonies de vacances à l’attention des jeunes, regroupant des enfants de 12 à 16 ans et l’instauration des classes de promenade… pourraient aussi permettre la prise de conscience de la jeunesse et la remise en cause de certains. Mais, il faut aller au-delà en inscrivant dans l’action publique la promotion et la consommation des produits touristiques locaux. En proposant, à chaque site, le made in Cameroon.
André Noir
