(BFI) – Le gouvernement nigérian prévoit de construire 1000 nouveaux sites télécoms d’ici 2030 pour améliorer la connectivité dans les zones rurales. Cette initiative, annoncée par le Fonds de fourniture de service universel la semaine passée, s’inscrit dans sa stratégie de réduction de la fracture numérique, ces zones regroupant 46 % de la population du pays estimée à environ 228 millions par la Banque mondiale en 2023.
Fin février, le ministre des Communications, de l’Innovation et de l’Économie numérique, Bosun Tijani, avait déjà annoncé l’intention du gouvernement de déployer 7000 tours télécoms en milieu rural. D’autres initiatives gouvernementales incluent le déploiement de 90 000 km de fibre optique, ainsi que l’exploitation de la technologie satellitaire avec des partenaires comme Starlink.
Ces efforts du gouvernement nigérian interviennent dans un contexte où environ 61 % des Nigérians des zones rurales n’étaient pas connectés, selon les données officielles datant de juillet 2024. L’Union internationale des télécommunications (UIT) estime que 15,8 % de la population nigériane n’étaient pas couverte par le réseau 4G en 2023. Pour la 3G et la 2G, ce déficit de couverture descend respectivement à 10,6 % et à 5,9 %. Pour la 5G, le déficit de couverture était de 88,2 % en 2023.
Selon l’UIT, le taux de pénétration d’Internet au Nigeria s’établit à 35,5 %, tandis que 72,8 % de la population possède un téléphone mobile. Pourtant, d’après l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA), près de 120 millions de Nigérians restent totalement exclus de l’Internet mobile.
Au-delà de la connectivité, le gouvernement nigérian doit également s’attaquer aux freins à l’adoption des services numériques par la population. Selon la GSMA, 23 % des Nigérians vivant en milieu rural ignorent l’existence même de l’Internet mobile, tandis que 49 % en ont connaissance mais ne l’utilisent pas, principalement en raison du coût élevé des appareils. Seuls 26 % d’entre eux possèdent un smartphone. D’autres facteurs limitent l’adoption, notamment le prix des forfaits, le manque de compétences numériques, la pertinence des services, les questions de sécurité, l’expérience utilisateur ou encore les normes sociales. Au final, seuls 28 % des habitants des zones rurales accèdent à l’Internet mobile.