(BFI) – Après des décennies d’exploitation pétrolière dans le delta du Niger, au Sud-Est, le Nigeria lance des sites de productions dans le nord-est du pays. Le président Muhammadu Buhari a inauguré mercredi 22 novembre des champs pétroliers et gaziers à Kolmani, entre les États de Gombe et de Bauchi. Si le pétrole a généré de profits énormes au pays, la majorité des Nigérians continuent de vivre dans la pauvreté, notamment dans le delta pétrolier, l’une des zones les plus polluées du monde.
Hasard du calendrier ou volonté de consolider la priorité donnée aux énergies fossiles : l’histoire retiendra que le Nigeria a officiellement foré du pétrole et du gaz dans le nord-est du pays le 22 novembre 2022, soit deux jours après la fin de COP27 de Charm el-Cheikh.
À quelques mois de la fin de son second mandat présidentiel, Muhammadu Buhari savoure la découverte de ce champ pétrolier et gazier de Kolmani comme une victoire personnelle. Car il est aussi le ministre des Hydrocarbures et il a réussi à trouver des nouvelles ressources en dehors du Delta du Niger.
À cheval entre les États de Bauchi et de Gombe, ces réserves de pétrole sont estimées actuellement à 1 milliard de barils et 500 millions de m3 de gaz seraient également exploitables. Des experts font des projections en dizaines de milliards de barils.
Le pari désormais pour le Nigeria est de trouver la recette vertueuse pour associer réellement les populations vivant sur ces champ pétroliers et gaziers et éviter l’accaparement de ses nouvelles richesses par une minorité de personnes. Soit ne pas répéter les erreurs de décennies d’exploitation pétrolière.
Car après 60 ans de production d’or noir au Nigeria, le delta du Niger assure 80 % des recettes du budget de l’État fédéral. Mais cette région est aussi l’une des zones les plus poluées du monde.