(BFI) – Le Nigeria a franchi un pas décisif vers l’intégration économique du continent en soumettant officiellement son offre tarifaire à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), avec l’engagement d’éliminer les droits de douane sur 90 % des marchandises échangées. Cette décision, annoncée lors de la réunion ministérielle de la ZLECAf à Kinshasa, traduit la volonté d’Abuja de jouer un rôle de premier plan dans le commerce intra-africain.
Approuvée par le président Bola Tinubu, l’offre tarifaire du Nigeria s’inscrit dans le cadre de celle de la CEDEAO. Elle marque un tournant pour l’économie nigériane, qui entend tirer parti d’un marché unique de 1,4 milliard de personnes, pesant 3 400 milliards de dollars US (environ 2 040 000 milliards de FCFA). Le gouvernement voit dans cette démarche une opportunité de renforcer la présence des entreprises locales sur le continent.
« Cela renforce notre rôle dans la construction de l’avenir du commerce africain et ouvre de nouvelles opportunités pour les entreprises et les exportateurs », s’est félicité le gouvernement dans un communiqué.
La ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Investissement, Jumoke Oduwole, a salué cette avancée comme un signal fort de confiance dans le potentiel du secteur privé nigérian. « Les entrepreneurs nigérians sont plus que prêts à relever le défi de traverser les frontières », a-t-elle déclaré, insistant sur l’ambition du pays de développer des chaînes d’approvisionnement régionales et d’exporter ses produits au-delà de ses frontières.
Alors que le Nigeria achève sa revue quinquennale de la mise en œuvre de la ZLECAf, les autorités affirment que les petites et moyennes entreprises, notamment celles dirigées par des femmes et des jeunes, bénéficieront pleinement de cette ouverture. Dans un contexte marqué par la volatilité du naira et la pression sur les réserves de change, la suppression des droits de douane devrait offrir un bol d’air aux exportateurs, en facilitant l’accès à de nouveaux marchés et en favorisant les entrées de devises.
Jumoke Oduwole a également mis en avant les atouts du Nigeria dans le domaine du commerce numérique, affirmant que le pays « continue à être un leader mondial dans ce secteur », ce qui ouvre des perspectives pour maintenir et capter la valeur sur le continent.
L’entrée en vigueur progressive de la ZLECAf apparaît donc comme une bouffée d’oxygène pour l’économie nigériane, confrontée à de multiples défis internes. Abuja espère capitaliser sur ce levier pour dynamiser son tissu productif, soutenir ses MPME et consolider son influence économique en Afrique.
