(BFI) – Le marché des valeurs du Trésor en zone CEMAC continue de prendre de l’ampleur et de gagner en transparence. Au 30 juin 2025, pas moins de 66,3% des titres publics étaient détenus par les Spécialistes en Valeurs du Trésor (SVT), selon la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC). Les investisseurs institutionnels, comme les assurances et fonds de pension, représentent 17,1% de l’encours, tandis que banques non spécialisées et particuliers complètent le reste. Cette répartition témoigne d’une professionnalisation croissante et d’une meilleure organisation du marché.
En effet, la BEAC souligne que cette dynamique repose essentiellement sur le respect scrupuleux du principe de ségrégation des comptes par les SVT et certaines banques. Les titres sont désormais enregistrés de manière claire, séparant ceux détenus pour compte propre et ceux pour les clients. Cette transparence renforce la régulation et sécurise les transactions, tout en favorisant le développement du marché secondaire, essentiel pour sa stabilité et son expansion.
Cependant, si le marché continue de progresser, de nombreux défis persistent. Les taux de rendement sont encore jugés faibles par certains investisseurs institutionnels et la culture financière reste encore limitée chez certains acteurs économiques. Autant de conditions qui créent aussi des opportunités. Selon la BEAC, les Bons du Trésor assimilables (BTA) restent sous-exploités et représentent un terrain favorable pour les investisseurs avertis souhaitant diversifier leur portefeuille.
Le marché des valeurs du Trésor de la CEMAC se positionne comme un segment de plus en plus structuré et fiable grâce à ses avancées, offrant un cadre rassurant pour les acteurs financiers tout en laissant des marges de croissance à exploiter. L’amélioration continue du suivi statistique et la discipline observée par les SVT permettent d’espérer un marché secondaire plus liquide et transparent. À terme, cette organisation pourrait attirer davantage d’investisseurs institutionnels et renforcer la confiance des marchés internationaux. Le développement d’une culture financière plus robuste dans la région est également un facteur clé qui pourrait stimuler la participation des acteurs locaux et diversifier davantage la base d’investisseurs.
Placide Onguéné




