(BFI) – Le Cameroun veut passer par la numérisation de l’adressage pour mieux localiser les contribuables. C’est dans ce sens que le ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu), Célestine Ketcha Courtès, vient de lancer un appel d’offres pour le recrutement d’une firme chargée de l’étude de faisabilité de solutions numériques de l’adressage à Yaoundé, la capitale du pays.
Si dans un premier temps, « l’objectif de cette mission est d’évaluer la qualité des outils d’adressage utilisés par la communauté urbaine de Yaoundé en termes de couverture et de prévision des données », l’appel d’offres indique clairement que le consultant retenu à la fin du processus doit proposer la faisabilité d’un applicatif « qui consiste à la mise en place d’une plateforme de coopération direction générale des impôts-Trésor- Fonds spécial d’équipement et d’intervention intercommunal (Feicom) pour l’optimisation du recouvrement des recettes directes et la localisation des contribuables sur la base de l’adressage ».
Au final, les solutions informatiques de la firme qui sera retenue doivent « permettre l’amélioration de la gestion des taxes et celle des travaux sur les voiries et réseaux divers ». Il est prévu que la durée totale des prestations s’étend sur quatre mois, non compris les délais de validation. Les entreprises intéressées ont jusqu’au 1er octobre 2021 pour postuler.
La collecte de l’impôt via l’adressage numérique au Cameroun, en commençant par Yaoundé, pourrait agrandir la population fiscale (140 000 contribuables professionnels à fin avril 2021, selon l’administration fiscale) du pays. Ceci dans un contexte où, malgré de récents adressages non numériques des rues initiés dans quelques villes par les autorités publiques, les localisations géographiques se font encore de nos jours de manière rudimentaire. Les bars, décharges d’ordures, boutiques, garages, débits de boissons, carrefours, commerces…servent d’indication lorsqu’un usager se déplace même en zone urbaine. Ce qui contribue à rendre la localisation des habitations, commerces et industries difficiles.
Selon le ministère des Finances, l’étroitesse de l’assiette fiscale s’explique en grande partie par le poids considérable du secteur informel dans l’économie (environ 45% du PIB pour une contribution fiscale de moins de 5%).